Après avoir été à l’affiche d’une cinquantaine de festivals aux quatre coins du monde, « Disco Afrika : Une Histoire Malgache », le long métrage produit par We Film et réalisé par Luck Razanajaona, sera projeté dans les salles obscures malgaches, chez Le Petit Cinoche Toamasina le 1er Novembre, au Cinepax Madagascar le 8 novembre et chez CanalOlympia Iarivo le 15 novembre.
A mi-chemin entre documentaire et fiction, le film relate le quotidien de Kwame, un jeune homme qui espère gagner sa vie dans une mine clandestine de pierres précieuses à Toamasina. Tout au long de sa quête, il fait la rencontre d’un groupe de militants assoiffés de changement et rêve de retrouver son père, un artiste engagé qui a disparu depuis des années suite aux violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.
«Le dernier long métrage malgache ‘’Quand les étoiles rencontrent la mer’’ de Raymond Rajaonarivelo, qui embrassait une carrière internationale, datait de 1996. Près de 30 ans après, c’est un immense honneur de voir Disco Afrika être en compétition dans un festival international de catégorie A à Berlin. A travers ce film, je souhaite redonner une certaine fierté à mon pays en partageant une histoire, un récit qui nous appartient. Je crois que le cinéma africain, notamment le cinéma malgache est capable de partager le regard que nous portons sur le réel et que cela participe à la diversité du monde», argumente le réalisateur en marge d’une projection-presse hier au Cinepax Ambodivona.
En s’inspirant des actualités brûlantes à Madagascar comme les inflations, le délestage et l’insécurité sous toutes ses formes, la docu-fiction rend hommage également au patrimoine musical de Kaiamba avec notamment la présence d’Oza Jérôme comme l’un des protagonistes du film.
«Dans un contexte où l’industrie de cinéma est encore très fragile à Madagascar, il n’existe pas encore de fonds de soutien. Par conséquent, nous sommes obligés de chercher des financements ailleurs et de travailler avec des producteurs étrangers pour pouvoir pallier ce manque. Faut-il rappeler que sur ce film, il y a 6 coproducteurs à savoir l’Afrique du Sud, l’Allemagne, Maurice, La Réunion, le Qatar et nous. L’idée c’est de remettre Madagascar sur la carte mondiale du cinéma», a ajouté Herizo Rabary, coproducteur.
Les trois séances de projection qui vont se dérouler dans la ville portuaire et dans la capitale tananarivienne, verront la présence du réalisateur malgache. L’équipe du film travaille également sur la possibilité de diffuser ce film documentaire à l’international.
Joachin Michaël