« Sachez vous organiser ! », s’est adressé le président de l’Assemblée nationale, à ses pairs qui, ces derniers temps, brillent par leur absence durant la session parlementaire. Cet appel a, en tout cas, de grandes chances de tomber dans l’oreille d’un sourd. En effet, comme toujours au sein de l’Assemblée nationale, les législatures peuvent changer, mais les pratiques demeurent. Et pour cause, ce n’est pas seulement aujourd’hui, cela a toujours été ainsi le cas et cela semble bien parti pour durer.
Les élus qui arrivent à faire acte de présence tout au long de leur mandat, sont des espèces rares. Ces derniers temps, il arrive même que l’examen d’un projet de loi d’une importance capitale, soit effectué par une dizaine d’élus seulement. Pour cette session, dont le point d’orgue sera l’examen du projet de loi de finances prévu l’année prochaine, les députés ne dérogeront probablement pas à cette règle. D’autant plus que cette session ordinaire tombe en pleine période préélectorale. Ils ont donc la tête ailleurs, et la session parlementaire sera ainsi reléguée au second plan au profit des communales.
Pourtant, lorsque le sujet de discussion concernait l’acquisition de véhicules tout-terrain, une grande majorité des députés, se ruent vers le palais de Tsimbazaza. Cette situation est loin d’améliorer l’image des élus de la Chambre basse, déjà ternie par divers scandales. Elle renforce l’impression d’une institution davantage soucieuse de ses propres intérêts que de ceux des électeurs.
Le bureau permanent a beau faire des rappels à l’ordre, les pratiques «tsy mbola hita zay naharatsy azy» (littéralement, «on n’a pas encore trouvé ce qui le rend mauvais») persistent irrémédiablement. A moins, bien sûr, qu’une décision majeure ne soit prise pour y remédier, encore faut-il trouver un moyen de pression efficace face à des députés qui semblent, a priori, souffler le chaud et le froid quant à leurs priorités.
Rakoto