Eau et électricité: de mal en pis, la situation continue de se dégrader

Double crise ! La situation de l’approvisionnement en eau et en électricité continue de se dégrader à Antananarivo et ses environs. Le délestage tournant étant loin d’être résolu, les programmes de coupure d’eau augmentent encore la frustration des abonnés.

Les coupures d’électri­cité deviennent récurrentes, avec des interruptions pouvant durer jusqu’à trois heures, plusieurs fois par jour, et se prolongeant souvent durant la nuit. En parallèle, la Jirama, société nationale chargée de la distribution de l’eau et de l’électricité, rationne l’eau dans divers quartiers. De quoi alimenter davantage le mécontentement des abonnés.
Malgré les récentes réu­nions entre le président Andry Rajoelina et les responsables de la Jirama, les problèmes demeurent. La situation est telle que des ma­nifestations éclatent chaque jour dans plusieurs quartiers de la capitale. Hier, les habitants des 67 ha, d’Andranomanalina et d’Itaosy sont descendus dans la rue pour exprimer leur colère face à l’inefficacité des mesures proposées jusqu’ici. Si la Jirama a tenté de provoquer des pluies artificielles en fin de semaine pour remédier à la baisse des niveaux d’eau dans les réservoirs, ces efforts n’ont pas suffi à atténuer la crise.

Malaise grandissant

Le mécontentement est palpable non seulement chez les citoyens, mais aussi au sein du secteur privé. Les entreprises, déjà fragilisées par la conjoncture économi­que, dénoncent une situation insoutenable. La dépendance accrue aux groupes électrogènes, coûteux et pas toujours fiables, alourdit leurs charges d’exploitation. Nombre de petites entreprises, incapables de supporter ces coûts supplémentaires, voient leurs activités perturbées, aggravant ainsi leurs difficultés financières.
La Jirama tente de rassurer la population, mais l’absence de solution concrète exacerbe la méfiance. Si elle justifie les coupures par la baisse du niveau des eaux alimentant les centrales hy­droélectriques de ses ré­seaux de distribution, la société d’Etat n’a proposé aucune explication quant à l’augmentation des interruptions d’eau et de coupures de courant. Les files d’attente devant les agences de la Jirama montrent un signe du malaise grandissant parmi les usagers qui craignent d’être sanctionnés pour des problèmes qui leur échappent.
En dépit de l’annonce d’une poursuite des efforts pour trouver une solution durable, les habitants d’Anta­­nanarivo semblent être dans l’impasse, contraints de subir cette double crise de l’eau et de l’électricité. La résignation laisse peu à peu place à une colère visible, la population attendant des mesures concrètes pour mettre fin à cette situation qui s’éternise.

Arh.

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