La Banky Foiben’i Madagasikara (BFM) a confirmé hier, dans un communiqué à l’issue de la réunion trimestrielle de son Comité monétaire, que « les conditions ne sont pas encore réunies pour un assouplissement de sa politique monétaire ».
Déjà, en août dernier, la BFM avait alerté sur « la persistance de l’inflation depuis le début de l’année ». Cette situation fragilise le pouvoir d’achat et complexifie la relance économique. En tant qu’autorité monétaire, la BFM se doit de réguler cette pression inflationniste.
Lors de sa rencontre avec la presse hier, le gouverneur de la BFM, Aivo Andrianarivelo, a justifié la décision de « maintenir des conditions monétaires restrictives afin de contrôler la demande et d’éviter une dérive inflationniste ». Il a surtout encouragé « la mise en place de projets d’investissements publics et privés pour stimuler l’offre et soutenir une reprise économique durable ».
La note de conjoncture de la BFM publiée hier indique effectivement que « en glissement annuel d’août 2023 à août 2024, l’inflation s’est accélérée à 7,8% ». Ce taux était de 7,2% au mois de mars. En perspectives, les calculs et analyses de la BFM prédisent, « à fin décembre 2024, un taux d’inflation de 8,2% en glissement pour l’ensemble du panier ».
Le corridor de taux, maintenu
Dans le cadre de cette approche prudente, le Comité monétaire de la BFM a décidé de « maintenir les taux de facilités permanentes à leur niveau actuel, à savoir : 9,50% pour le taux des facilités de dépôt, et 11,50% pour le taux des facilités de prêt marginal ».
Concrètement, cela signifie que les banques qui déposent leurs liquidités excédentaires auprès de la BFM seront rémunérées à 9,5%, alors qu’elles devront payer un taux de 11,5% pour emprunter des fonds auprès de la banque centrale. Soit, une stratégie visant à maintenir un contrôle strict de la liquidité bancaire, évitant ainsi des pressions supplémentaires sur les prix.
La BFM se place donc dans une phase d’observation afin d’évaluer les effets de cette politique monétaire sur la stabilité des prix et l’évolution économique. En attendant, l’institution privilégie une gestion prudente de la liquidité et une stabilité de la demande.
Arh.