36% des ménages malgaches n’ont pas encore les moyens de payer un panier alimentaire nutritif, c’est-à-dire une alimentation qui est à la fois saine et équilibrée. Une déduction obtenue à partir d’une analyse du coût alimentaire, réalisée par l’Institut national de la statistique (Instat) dans le cadre du processus « Fill the nutrient gap (FNG) » ou « combler le déficit en nutriments », publiée et validée par des acteurs intervenant dans la lutte contre la malnutrition à Madagascar lors d’un atelier hier au Novotel Alarobia.
Selon cette analyse, le coût alimentaire d’un ménage est de 2.000 ariary à 10.000 ariary et varie selon les régions. Elle souligne toutefois que dans le Grand Sud, 86% des ménages n’ont pas accès à une alimentation équilibrée ou nutritive. D’autant plus, la diversité alimentaire sur le marché est également très limitée. «A noter que l’alimentation nutritive coûte deux fois plus qu’une alimentation énergétique», a fait savoir le docteur Njaka Ramalanjaona, chargé du programme de la nutrition au sein du Programme alimentaire mondial (Pam), lors d’une interview, en marge de cet atelier de validation.
Amélioration du statut nutritionnel
Fort de ce constat, l’Office national de nutrition (ONN), le Pam ainsi que l’Unicef se sont réunis hier à Alarobia pour un atelier de deux jours, afin de développer des solutions concrètes, à partir du processus FNG, pour permettre l’accès à une alimentation nutritive par les ménages. «En sus de la validation, le processus FGN a permis de fournir des scénarii d’intervention qui visent à améliorer le statut nutritionnel des groupes les plus vulnérables», a souligné de son côté Fanja Razafimahatratra, Responsable d’unité de coordination technique au sein de l’ONN.
Dans cette optique, les participants à cet atelier se réuniront de nouveau l’année prochaine pour formuler les recommandations stratégiques basées sur ces scénarii à l’exemple de l’agriculture sensible à la nutrition, l’alimentation scolaire et les transferts monétaires.
Sera R.