Mercredi des idées en goguette: Les temps changent

Les férus du ballon rond espéraient un ré­sultat à la hauteur de leur amour pour le football, lundi dernier, lors du dernier match éliminatoire pour la Coupe d’Afrique des Nations des Barea. Ce ne fut malheureusement pas le cas. Pour la première fois de leur histoire, l’équipe masculine a été défaite par les Comores. Une véritable claque pour la majorité des amoureux du foot. Mais cela ne semble pas être une surprise. Et pour cause, ces derniers temps, l’équipe n’a pas vraiment brillé par ses résultats.

Bien évidemment, après l’épopée de la Coupe d’Afrique des Nations en 2019, tout le monde attendait des résultats positifs de cette équipe. Mais les temps ont changé. Une nouvelle génération vient de prendre le relais, et il reste encore du chemin
à parcourir. Les Barea
ne sont plus ce qu’ils étaient au grand dam des adeptes du foot. Et comme toujours l’entraineur a été le premier fusible, et heureusement qu’il a eu la lucidité de démissionner avant que l’opinion publique lui tombe dessus. Dans le domaine sportif, comme dans la vie en général, en effet, on est encensé lorsque les résultats sont positifs mais l’on est vite jeté en pâture au moin­dre faux pas. Le coach
« Roro » en est une illustration parfaite.

Pendant ce temps, d’autres équipes nationales ont choisi d’améliorer leurs performances. C’est notamment le cas des Comores, qui, ces derniers temps, brillent par leurs prestations au niveau continental. Il est donc logi­que que Madagascar ait perdu face à la montée en puissance de l’équipe adverse.

Il faut également no­ter que depuis quelque temps, le sport, et le football en particulier, dépasse désormais le cadre purement sportif. Il est devenu une arme diplomatique, un vecteur de puissance et une image de marque pour un pays. Chaque nation s’efforce donc de perfectionner son équipe et d’en tirer un maximum de résultats. Mais cela reste un investissement à long terme : ce n’est pas en montant une équipe aujourd’hui qu’on pourra gagner demain. Loin de là.

Pour en revenir à ce fameux match, au-delà du cadre sportif, il faut également se rendre à l’évidence : que nous ne sommes pas les seuls à percevoir les opportunités qu’offre le monde sportif. Les Comores l’ont compris, et d’autres nations se trouvent également sur la même ligne que nous. Chaque équipe à affronter constitue un nouveau défi.

Cela étant, cette défaite devrait toutefois servir d’électrochoc pour le football malgache. Elle a mis en lumière la nécessité de revoir en profondeur la gestion du sport national, en mettant l’accent sur les infrastructures, la formation des jeunes talents et une stratégie à long terme. Le po­tentiel existe, mais sans une vision claire et des moyens adéquats, les ambitions resteront des rêves inaccessibles. Les succès ne viennent pas par hasard, ce sont le fruit d’un travail acharné, d’un encadrement rigoureux et d’un soutien fort de la part de toutes les entités concernées.

Enfin, au-delà de la déception, ce résultat est aussi une opportunité de réflexion collective. Il est temps de se poser les bonnes questions : comment redonner à cette équipe son éclat d’antan ? Comment réussir une fois à s’affirmer au niveau continental ? Une chose est sûre, le football reste un miroir de la société, et la situation socioéconomique actuelle se voit bien à travers les performances de nos sportifs.

Rakoto

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