La proposition prévoyant une taxe de 0,5 % sur les transferts d’argent sur mobile money supérieurs à 150.000 ariary, inquiète fortement les opérateurs téléphoniques.
«Cette mesure, loin d’être anodine, pourrait fragiliser des millions de familles et compromettre des années d’efforts pour l’inclusion financière», indiquent MVola, Orange Money et Airtel Money dans un communiqué conjoint publié en fin de semaine. Avec plus de 23 millions d’utilisateurs, ces plateformes sont devenues indispensables pour les Malgaches, en particulier les plus modestes.
Le mobile money permet aux ménages de couvrir des dépenses essentielles : alimentation, médicaments, frais de scolarité. « La taxe entraînera une augmentation des coûts de transaction, affectant la capacité des foyers à répondre à leurs besoins », affirment-ils. Pire, elle provoquera une hausse des prix des produits de base, aggravant les difficultés des familles vulnérables.
Pour les centaines de milliers d’agents Cash Points répertoriés dans toute l’île, cette taxe pourrait réduire de moitié leurs revenus, d’autant que chaque année, près de 200 milliards d’ariary sont générés par ce secteur. La perte estimée avoisinerait les 100 milliards, privant de nombreuses familles d’un soutien économique important.
Les retraités et ruraux en première ligne
Les retraités, souvent dépendants du mobile money, verront leurs pensions baisser. L’accès aux soins médicaux, à la nourriture ou à d’autres besoins essentiels, deviendra encore plus difficile. Aussi, les habitants des zones rurales, déjà isolés, subiront une pression supplémentaire. Les transferts d’argent, souvent vitaux pour ces régions, coûteront davantage, fragilisant les bénéficiaires.
Les opérateurs de mobile money appellent à revoir cette mesure. Plutôt que de pénaliser les foyers modestes, ils suggèrent « d’élargir l’utilisation de ces services pour générer davantage de recettes fiscales sans nuire à l’économie des ménages ». Chaque député est invité à défendre ses électeurs. « Le mobile money n’est pas un luxe, mais une nécessité », soutiennent ces opérateurs. Cette taxe, si elle est appliquée, risque d’aggraver la pauvreté et de ralentir la modernisation économique.
Arh.