Nouvelle stratégie de lutte contre la corruption : la volonté de l’Etat mise à l’épreuve

Le comité pour l’élaboration de la nouvelle Stratégie de lutte contre la corruption (SNLCC) entrera prochainement dans la phase de rédaction du texte final avant sa présentation. Une fois en place, l’Etat aura un rôle crucial dans l’exécution des dispositions qui déterminera sa volonté à lutter contre la corruption.

La dernière SNLCC n’a pas été couronnée de succès comme l’ont prouvé les enquêtes. De son côté, l’Etat a pris du temps dans la mise en place de certaines institutions telles que l’Agence de recouvrement des avoirs illicites (Arai) ou encore la mise en place des Pôles anti-corruption (Pac), pour ne citer que celui de Fianarantsoa qui ne sera opérationnel qu’en décembre si l’appel à candidatures a été lancé trois ans passés.
«La lutte contre la corruption ne peut être effectuée dans la précipitation. Tout doit être bien étudié pour avoir de meilleurs résultats», a déclaré le Se­crétaire général du gouvernement (SGG), Miadantsata Indriamanga Rakotoarisoa, hier à Ivato, en marge de l’atelier de validation nationale de la SNLCC. Il s’agit de la dernière validation par toutes les parties prenantes de toutes les consultations avant la rédaction du texte. Il explique que la mise en place du Pac ou encore la nomination des responsables relève de décisions réfléchies. «Il n’est pas facile de trouver les personnes adéquates pour les postes. La procédure n’est pas similaire aux autres nominations car elle nécessite des enquêtes approfondies. Le choix est difficile», a fait savoir le SGG.
Dans tous les cas, «Le gouvernement a toujours fait preuve de détermination dans la lutte contre la corruption», a-t-il soutenu. «Si au tout début, nous voulions réduire sensiblement la corruption, nous voulions cette fois la supprimer totalement», a-t-il assuré.

3 points

Prévue le 9 décembre, la présentation de la nouvelle SNLCC sera décalée au mois de janvier 2025. «Nous avons fixé cette date le 7 février dernier sans prendre en compte le contexte électoral», a indiqué la présidente du Comité d’élaboration, Sahondra Rabenarivo du­rant la cérémonie d’ouverture de l’atelier. 940 personnes ont été consultées durant tout le processus dont des ministres et plusieurs res­ponsables. «Les difficultés ont résidé sur la collecte des solutions et l’assemblage de celles-ci», a-t-elle fait savoir. Quoi qu’il en soit, le nouveau document reflétera les aspirations de chacun dans la lutte contre la corruption et les trois points définis seront considérés à savoir la culture d’intégrité, le partenariat et synergie de la lutte contre la corruption et la dissuasion.
Protection des lanceurs d’alertes

Dans son allocution, le SGG a fait part de la nécessité de protéger les dénonciateurs et lanceurs d’alertes. «Ces gens ont peur pour eux et pour leur famille. Il faudra voir comment les protéger», a-t-il soulevé. Il s’agit néanmoins d’un point délicat qui requiert un certain discernement. «Nous devons savoir bien équilibrer les choses car il y a également les dénonciations calomnieuses auxquelles nous devons prêter attention», a-t-il conclu.

T.N

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