Agroforesterie et agriculture de conservation: un modèle de résilience à Androfia, Morarano Gara

A Androfia, commune rurale de Morarano Gara, dans la région Alaotra Mangoro, l’association des femmes « Fanambinana », créée en juin 2022 et comptant 32 membres, transforme le quotidien des communautés rurales. Soutenue par le projet « Paysages durables dans l’Est de Madagascar », cette initiative offre de nouvelles opportunités économiques tout en protégeant l’environnement.

Depuis six ans, le projet « Paysages durables dans l’Est de Madagas­car », financé par le Fonds Vert pour le Climat (GCF) et mis en œuvre par Conserva­tion International (CI), agit au cœur du corridor forestier Ankeniheny-Zahamena (Caz). Son objectif est de renforcer la résilience des populations locales face au changement climatique et freiner la déforestation. Avec le soutien du ministère de l’Envi­ronnement et du Développe­ment durable, ce projet im­plique directement des coo­pératives et des associations telles que Fanambinana.

Les agriculteurs habitués aux méthodes ancestrales, ont adopté des pratiques récentes comme l’agroforesterie et l’agriculture de con­servation. Sur le site vitrine d’Androfia, des cultures diversifiées voient le jour : litchi, café, courgettes, con­combres, pastèques, maïs, et manioc…

« Ces cultures sont pratiquées selon des techniques modernes, notamment le basket compost. CI a fourni des semences, du matériel et une formation adaptée », explique Valé­rie Bienvenue, paysan formateur (PF) au sein de l’association Fanambinana.
Rendements agricoles

Une technique emblématique est l’ « Ady Gasy ». Elle consiste à utiliser des matières naturelles pour fabriquer un compost biologique. « Ce mélange composé de bouse de bœuf sèche, son de riz, piments et feuilles vertes, est fermenté pendant 15 jours pour devenir un engrais et biopesticide naturel », ajoute cette agricultrice modèle de la localité.
Ces nouvelles méthodes ont transformé les rendements agricoles. Tahiantsoa Eugénie Razafinizaza, membre de Fanambinana, témoigne : « Avant, nos récoltes étaient limitées. Aujourd’hui, nous cultivons plusieurs légumes et arbres fruitiers sur une même parcelle. Nous en avons suffisamment pour nous nourrir et vendre le surplus pour augmenter nos revenus ».
Valérie Bienvenue ajoute : « Même en période d’étiage, nos cultures prospèrent grâce à ces techniques. Nous voulons con­tinuer à développer nos exploitations et perfectionner ces pratiques ».
Avec le soutien du projet « Paysages durables dans l’Est de Madagascar », Fanambi­nana prouve que développement économique et préservation environnementale peuvent aller de pair.

Arh.

Partager sur: