Les flammes ont consumé l’un des bâtiments de la Cité universitaire de l’Ecole supérieure polytechnique d’Antananarivo (Espa) à Vontovorona dans la matinée d’hier. Le feu n’a pu être maitrisé qu’au bout de 2 heures et demie de lutte acharnée, ne laissant aucune chance à une cinquantaine d’étudiants de sauver leurs biens. Ces derniers, tout comme leurs collègues occupant les logements universitaires de la capitale craignent tous les jours qu’une pareille tragédie ne survienne face aux délabrements avancés des installations électriques sur les lieux.
Un début d’année dans le sinistre. C’est le cas pour quelques locataires de la Cité universitaire de Vontovorona qui ont vu l’ensemble de leurs affaires, y compris les cahiers et documents relatifs à leurs études, détruites par les flammes lors d’un incendie qui s’est produit sur les lieux, hier vers 4 heures du matin.
« Le feu s’est déclaré dans l’une des huit chambres du premier étage. Tout ce qui s’y trouvait est complètement ravagé. Seuls les occupants du rez-de-chaussée ont pu sauver quelques affaires », a rapporté le président de l’Association des étudiants de l’Espa, Bonasi Iraka. Selon les premières observations des électriciens du Centre régional pour les œuvres universitaires d’Antananarivo (Croua), « un court-circuit » pourrait être à l’origine de cet incendie ».
Les étudiants se sont donné la main pour essayer d’éteindre le feu. Il a fallu cependant près de deux heures et demie d’interventions des éléments des Sapeurs-pompiers dépêchés sur place pour maîtriser la situation. Selon le bilan du Croua, cet incendie a fait au moins 50 étudiants sinistrés. Ces derniers seront hébergés temporairement dans le « bâtiment polyvalent » de l’Espa suivant les dispositions prises par le Directeur de l’établissement et les responsables au niveau du Croua.
Toutes les installations délabrées
Conformément aux témoignages des étudiants, ce n’est pas le premier cas d’incendie survenu à Vontovorona. « Le cas d’hier ramène à trois le nombre de bâtiments consumés par les feux à cause d’un court-circuit en l’espace de cinq ans », a informé un ancien étudiant qui vient de terminer son cursus à Vontovorona. Pour lui, « les installations électriques sur place sont toutes défaillantes, car aucun entretien n’a eu lieu depuis plusieurs dizaines d’années. Pareil pour les conduites d’eau qui sont largement défectueuses et entraînent des maladies telles que les calculs rénaux ou autres infections ».
Ce problème ne touche pas uniquement la Cité de Vontovorona, mais également de l’ensemble des logements universitaires de la Capitale. Notre source a dans ce sens interpellé les responsables compétents sur la nécessité de réhabiliter ces équipements et installations endommagés avant que l’irréparable ne survienne.
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Mesupres) a dépêché sur place une délégation dirigée par le secrétaire général, le Pr Julien Salava, pour encourager les étudiants sinistrés. Ce dernier n’a pas nié ce fait. « Nous lançons un appel aux occupants des logements universitaires, surtout les anciens bâtiments, à faire preuve d’attention dans la manipulation des équipements électriques et de vigilance pour prévenir une telle catastrophe », a souligné le ministère de tutelle.
Ce département ministériel n’a évoqué aucun projet d’entretien des anciens branchements défectueux, car « comme solution face à une telle situation, l’Etat, via ce ministère, entend poursuivre la construction de nouvelles infrastructures», a précisé le Mesupres sur sa page Facebook. A priori, la réhabilitation des anciennes installations n’est donc pas à l’ordre du jour.
Fahranarison