Le CEO Summit a ouvert ses portes aujourd’hui pour se poursuivre jusqu’à demain. Cette rencontre au sommet des dirigeants de leaders économiques et institutionnels de Madagascar et de la région océan Indien est à marquer d’une pierre blanche parce que c’est la première du genre dans la région.
C’est un évènement qui aurait dû déjà avoir lieu depuis fort longtemps vu que, malgré leur diversité et leur niveau de développement économique respectif différent, les îles de l’océan Indien qui
y participent doivent faire face à des défis communs qui concernent toute la région.
Certes, compte tenu de cette différence de niveau de développement, chaque pays de cette zone de l’océan a ses priorités. Si pour Madagascar, par exemple, l’une des priorités des priorités est d’atteindre le plus vite possible l’autosuffisance alimentaire, c’est un problème qui ne se pose pas pour La Réunion, les Seychelles…
Mais toujours est-il, qu’on le veuille ou non, il existe de nombreux enjeux communs tels que le changement climatique, la durabilité des ressources marines, la sécurité maritime dans la zone, … qui doivent faire l’objet d’une stratégie commune car ils ont un impact non seulement économique mais également social pour tous.
Bien évidemment, il existe une certaine concurrence entre les pays de la région dans certains domaines tels que l’agriculture (même produits comme la vanille, les épices…). Et il se peut aussi que même les marchés soient identiques. Mais cela ne devrait pas empêcher la création d’une synergie économique régionale.
Dans cet esprit, au lieu d’insister sur la disparité, il faut plutôt engager les discussions sur la complémentarité que chaque pays peut apporter. A ce titre, on peut ainsi concentrer certains investissements sur des objectifs qui permettront à tous d’en tirer profit.
Avec des enjeux communs et globaux, on peut agir en véritables partenaires dans l’objectif d’une prospérité partagée. Bien évidemment, Madagascar avec ses énormes potentialités que les autres pays ne peuvent pas posséder, est appelé à jouer un rôle de premier plan dans le processus.
C’est le moment ou jamais de concrétiser une véritable coopération régionale qui a toujours été clamée haut et fort mais dont les réels résultats sont plutôt difficiles à saisir. Il faudra alors manifester une volonté partagée de développement sur tous les plans.
Tous peuvent espérer que ce sommet permette de jeter les bases d’une coopération économique solide et profonde. Mais il est fortement souhaité que la définition des grandes orientations stratégiques ainsi que l’identification des opportunités de développement commun qui en sortiront ne restent pas au simple stade de bonnes intentions.
Aimé Andrianina