L’Organisation de la société civile (OSC), regroupant CCOC, ONG Ivorary, MSIS Tatao et Transparency International – Initiative Madagascar, a lancé un appel pressant aux autorités administratives et judiciaires afin qu’elles poursuivent en justice les responsables impliqués dans des scandales financiers au sein de la Jirama et des organismes publics, révélées par la Cour des Comptes, au mois de novembre.
Dans un communiqué, l’OSC déplore l’absence d’actions de la part des autorités compétentes et exhorte ces dernières à s’impliquer activement pour mettre fin à ces abus contraires à l’intérêt général.
Les signataires du communiqué exigent également du gouvernement qu’il élabore un plan pour apurer les arriérés de paiement de la Jirama envers ses fournisseurs. L’OSC interpelle le ministère de tutelle à prendre en compte les infractions constatées, notamment les soupçons de détournements et de vols de carburants.
Dans la foulée, le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco) est également appelé à agir sur la base des indices fournis dans le rapport public, afin de poursuivre les auteurs de ces actes et les trainer devant le Pôle anti-corruption (Pac). Elles invitent aussi la Cour des Comptes à plaider auprès des autorités de saisine, afin d’obliger les différents services administratifs à honorer leurs factures vis-à-vis de la société commerciale. Dans ce sens, le ministère de tutelle doit soutenir la Jirama dans la renégociation des contrats avec les fournisseurs de fuel et d’énergie, comme il a été recommandé par la Cour des comptes.
L’OSC interpelle également le Parlement pour qu’il ouvre une enquête parlementaire, tout en rappelant que la Loi de règlement 2020 doit servir d’exemple pour évaluer la performance de l’Etat. Elle insiste sur l’importance de mettre l’intérêt général au cœur des préoccupations politiques et d’améliorer les services publics à Madagascar.
Manque de transparence et dettes colossales
Selon ses recommandations, la Cour des comptes a rappelé au gouvernement d’éclaircir la situation de la Jirama. A noter que le rapport couvrant la période de 2020-2023 a révélé des clauses contractuelles jugées léonines au détriment de la Jirama et des citoyens. A cela s’ajoute le manque de transparence de l’arriéré de paiement envers les fournisseurs et transporteurs de la Jirama en 2022 qui s’élevait à 2.584 milliards d’Ariary. L’approvisionnement en énergie, considéré comme un service public fondamental, est gravement affecté par ces malversations.
F.M