En cette période de fêtes de Noël, la magie n’a pas opéré pour les trafiquants. Deux affaires similaires sont survenues à la veille des festivités et associées à des pratiques illicites inquiétantes, avec la complicité de certaines personnes, sans scrupules qui s’adonnent au pillage des ressources naturelles du pays.
Le 23 décembre, 53,7 kilos d’or, qu’on a voulu sortir clandestinement du pays, ont été interceptés à l’aéroport international d’Ivato. Si le passager chargé de transporter cette précieuse cargaison a été arrêté, l’enquête a rapidement révélé l’implication d’un chef de service d’un ministère régalien. Accusé de faux, usage de faux, et usurpation de fonction, cet individu est soupçonné d’être à l’origine des documents falsifiés autorisant la sortie de ces métaux précieux. Pour l’instant, il reste activement recherché par la police nationale. Et malheureusement, ceci n’est pas un cas isolé.
Le lendemain, un autre trafic illicite a fait couler beaucoup d’encre, impliquant cette fois un élu en exercice, pris en flagrant délit de trafic de 112 tortues radiata, une espèce protégée emblématique de Madagascar. L’intervention de la Gendarmerie d’Ambohidratrimo, qui a intercepté deux véhicules échangeant des valises dans des circonstances suspectes, a permis de déjouer cette tentative de trafic. Les tortues encore vivantes, ont été saisies et cinq individus ont été placés en garde à vue.
Les responsables des forces de l’ordre et la douane sont à féliciter. Mais, force est de dire que deux affaires illustrent une fois de plus l’ampleur du trafic de ressources naturelles à Madagascar et la nécessité de trouver les moyens d’y mettre fin à travers des mesures exemplaires. Il est indéniable que le trafic des ressources naturelles représente une perte colossale pour l’économie nationale, mais aussi une menace pour l’image du pays à l’échelle internationale. Cette fois, le revers de la magie, pour les trafiquants.
Rakoto