Evolution du taux d’inflation 2024: les banques ont une appréciation différente

Les résultats de l’enquête trimestrielle menée par la Banky foiben’i Madagasikara (BFM), auprès des banques, ont donné lieu à des appréciations différentes sur l’évolution du taux d’inflation à Madagascar cette année.

Avec un niveau d’inflation à 7,6 % en juillet 2024, les banques se montrent majoritairement prudentes dans leur analyse : « 43,1 % jugent ce taux bas tandis que 37,2 % le trouvent adéquat », rapporte la BFM. Toutefois, 16,6 % estiment ce niveau « très bas » et 3,1 % le considère « élevé ».
Mais l’anticipation pour les mois de septembre, révèle que toutes les banques interrogées ont prévu un taux d’inflation variant entre 7,0 % et 10,0 %, en ligne avec le taux officiel de 7,8 % publié dans les rapports de la BFM.
« Pour décembre 2024, 96,8 % des établissements financiers estiment que l’inflation restera dans cette fourchette », indi­que-t-on dans ce rapport. Cette prévision se maintient pour mars 2025, selon 93,4 % des banques.

Problèmes d’eau et d’énergie

Cependant, ces perspectives s’accompagnent de défis structurels qui freinent le dynamisme économique. Cette enquête de la BFM a fait ressortir que « l’accélération de l’inflation ces derniers mois, principalement due aux coûts de l’énergie, exacerbée par les délestages et la dégradation des infrastructures, pourrait affecter la consommation ».
Par ailleurs, des difficultés d’approvisionnement en eau et en énergie pénalisent les entreprises franches, en particulier celles du secteur textile. A ce sujet, la BFM avance que « Ces difficultés limitent les banques à s’engager davantage dans le financement de ces secteurs ».
Le secteur bancaire expri­me également des préoccupations quant à l’impact de la contraction des activités dans le secteur de production. La réduction des revenus des salariés emprun­teurs, aggrave les risques de crédit, no­tamment pour les prêts à la consommation.
Face à ces défis, les ban­ques appellent à une relance des dépenses publiques, particulièrement en faveur des infrastructures structurantes, pour soutenir une croissance économique durable. Enfin, l’incertitude entourant la nouvelle campagne de vanille ajoute une pression supplémentaire dans un cadre économique déjà fra­gile.

Arh.

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