Energie à Madagascar: le ministre Olivier Jean-Baptiste dresse un état des lieux des grands projets

Le ministre de l’Energie et des Hydrocarbures, Olivier Jean-Baptiste, a fait le point sur l’avancée des principaux projets énergétiques et les défis qui entravent l’autonomie énergétique de Madagascar. Il a apporté de plus amples explications sur les projets Sahofika et Volobe, ainsi que sur le fuel lourd de Tsimiroro, sans oublier les solutions pour réduire les délestages.

Le projet Volobe, destiné à la construction d’une centrale hydroélectri­que de 120 MW, avance progressivement. Actuellement, le consortium CGHV, en charge du projet, est en pleine négociation avec les nouveaux partenaires.
« La prochaine étape sera de convaincre les bailleurs de fonds, avec un closing financier attendu sous peu », a expliqué le ministre Olivier Jean-Baptiste. Une fois cette étape franchie, le développement du projet pourrait durer sept à huit ans. Cette centrale alimentera Toamasina et An­tananarivo, grâce à l’interconnexion des deux réseaux électriques.
Pour le projet Sahofika, qui prévoit une capacité de 192 MW, les deux consortiums impliqués ont confirmé leur engagement. Les travaux préparatoires, incluant des reconnaissances sur le terrain et l’évaluation des offres technico-financières, sont en cours. Ces projets visent à renforcer la capacité énergétique du pays tout en diversifiant les sources d’énergie.

Tsimiroro : un potentiel encore limité

Le fuel lourd extrait à Tsi­miroro représente un atout stratégique, mais des obstacles logistiques et techniques freinent son exploitation. Si certaines entreprises locales l’utilisent déjà, la Jirama, principale compagnie d’électricité, n’a pas encore recours à ce carburant en raison de sa forte viscosité, nécessitant un raffinage supplémentaire.
« De plus, l’éloignement de Tsimiroro à 400 km d’Antana­na­rivo, dont 250 km de pistes et l’insuffisance des capacités de transport compliquent l’approvisionnement quotidien, évalué à 15 camions-citernes pour la Jirama », a soulevé le ministre.

Lutte contre les délestages

La mise en place de nouvelles infrastructures est en cours pour renforcer la capacité énergétique. Une centrale thermique de 105 MW à Ambohimanambola, propriété de la Jirama, est en phase d’installation. Elle permet de stabiliser la production durant les périodes d’étiage et complétera l’offre des centrales solaires et thermiques dans la capitale, où la demande atteint 250 MW aux heures de pointe. Cepen­dant, la production hydroélectrique, notamment celle d’Andekaleka, est proche de la saturation.
Dans ce sens, les coupures de courant récurrentes sont principalement dues à une baisse de production dans les centrales hydroélectri­ques pendant la saison d’étiage. Pour y remédier, la Jirama booste la production dans les centrales thermi­ques fonc­tionnant au fuel lourd ou au gasoil, notamment durant les heures de pointe. Bien que les pluies récentes aient légèrement amélioré la situation, elles restent insuffisantes pour couvrir les besoins.
En dépit des défis, Mada­gas­car poursuit ses efforts pour atteindre un mix énergétique équilibré, avec des projets prévus pour produire un total de plus de 600 MW dans les années à venir.

Arh.

Partager sur: