La corruption est un problème profondément enraciné à Madagascar qu’il faudrait couper le mal à la racine, sans état d’âme, ni deux poids deux mesures, avec une ferme volonté collective et infaillible, pour y venir à bout. Malgré les efforts déployés et les moyens mis en œuvre, on doit reconnaître que la bataille est loin d’être gagnée et la guerre semble perdue d’avance. La corruption gagne du terrain et continue à gangréner la société, les institutions publiques et la vie nationale. Et pis encore, cette gangrène alimente la pauvreté et ébranle davantage la confiance des citoyens envers l’Etat qui est pourtant un enjeu majeur du développement durable.
Dire que des progrès ont été faits, mais beaucoup reste à faire, est un aveu d’échec. A vrai dire, on n’est pas plus avancé qu’il y a quelques années. La lutte contre la corruption piétine à Madagascar. Et les chiffres ne mentent pas. En 2023, la Grande île a obtenu 25 points sur 100 dans l’Indice de perception de la corruption et se classe à la 145e place sur 180 pays depuis deux années consécutives. On n’avance pas, on recule car en 2002, Madagascar a réalisé un score de 27,36/100 et a même atteint 34 points en 2008. Mais depuis 2018, le score de Madagascar tourne entre 24 à 26 points. On fait du sur place.
D’ici fin janvier, la nouvelle Stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLCC), pour le plus long terme, sera présentée, après une année d’élaboration et de consultations au niveau national, impliquant toutes les parties prenantes issues tant du secteur public que du privé. Il est temps de rectifier le tir et de mettre en place une stratégie plus efficace, adaptée au contexte national, pour obtenir les résultats escomptés.
Espérons que cette fois, cette nouvelle stratégie qui s’annonce ambitieuse, sera la bonne, pour vaincre la corruption au sein du système judiciaire, des institutions publiques, dans le secteur foncier, la gestion des ressources naturelles, les services publics, dans la gouvernance…
En matière de campagnes de sensibilisation, de formation et de renforcement des capacités, on peut aussi dire que beaucoup a été fait, mais les résultats ne suivent pas. La corruption reste ancrée dans notre société. C’est pourquoi, il faut passer à la vitesse supérieure avec des sanctions sévères reflétant vraiment le principe de la tolérance zéro.
JR.