La lutte contre le trafic des ressources naturelles est un travail de longue haleine et nous en sommes encore loin. En effet, selon les informations qui ont circulé hier, 105 bébés tortues destinés à l’exportation illicite ont été interceptés dans l’après-midi par les agents des douanes à l’aéroport d’Ivato. Ces animaux, sur le point d’être exportés, ont été détectés lors du passage au scanner, et trois passagers de nationalité chinoise ont été interpellés.
En même temps, près de trois mille concombres de mer séchés au sel ont été saisis, dissimulés dans 37 bidons, ainsi que le matériel utilisé pour leur collecte dans les fonds marins, dans un terrain appartenant à un ancien élu, dans la partie nord-ouest de l’île. Une autre information concernant le trafic a été relayée sur les réseaux sociaux hier : un avis de recherche concernant une personnalité bien connue du nord. Selon l’avis de recherche de la police nationale, cette personne serait impliquée dans l’exploitation illicite des produits miniers. Aussi étrange que cela puisse paraître, ce n’est pas la première fois que cette personne est impliquée dans de telles affaires, mais elle s’en est toujours sortie.
Cela étant, il faut saluer le courage des douaniers qui osent braver les trafiquants, car
ce n’est pas une mince affaire. Ce n’est sûrement pas une question de quelques millions d’ariary. Si des responsables arrivent à dire non aux caprices des trafiquants, c’est déjà une bonne chose. Lors du dernier conseil des ministres, Le Chef de l’État a déjà signalé que ces personnes méritent de la reconnaissance et c’est tant mieux. Cela permettra à d’autres d’être plus motivés dans le cadre de la lutte contre les exportations illicites des ressources du pays.
Toutefois, il est fort probable que, dans la situation actuelle de notre frontière, d’autres parviennent à échapper à la douane et arrivent finalement à destination, au détriment des intérêts du pays. Il faut donc commencer à donner davantage de moyens aux responsables aux frontières aériennes, tout comme ceux qui se trouvent en mer.
Par ailleurs, le quotidien Le Monde a récemment rapporté que de nombreux Somaliens, venus de la Corne de l’Afrique, tentent de migrer vers Mayotte en transitant par Madagascar. Comme en témoignent les 36 Somaliens et un Éthiopien arrêtés sur une plage du nord-ouest l’année dernière, alors qu’ils s’apprêtaient à prendre la mer. Ils étaient arrivés dans la capitale en avion et se dirigeaient directement vers Ambanja ou Mahajanga pour rejoindre des embarcations vers Mayotte, avec comme objectif final la France.
Tout cela pour dire que, et ce n’est un secret pour personne, notre frontière est poreuse, car les circulations des biens et des personnes sont loin d’être contrôlées. Des trafiquants en tout genre tentent toujours de passer au travers des mailles du filet, en dépit de la politique de tolérance zéro prônée par les responsables étatiques. Et c’est dommage car il semble que malgré les efforts, les trafics illicites continuent de prospérer aux frontières.
Rakoto