La vidéo de Colonel Charles Andrianasoavina dans laquelle, il a révélé un transfert d’armes lourdes à la disposition des militaires, pour les remettre à la Gendarmerie, dans le but de réprimer toute manifestation, a défrayé la chronique sur les réseaux sociaux hier et a fait sortir la Grande muette de son silence. L’Armée a lancé une contre-offensive en annonçant des poursuites judiciaires à l’encontre de cet officier en fuite à La Réunion depuis 2021, pour diffamation et outrage.
Fausses accusations et des allégations mensongères, sont les termes utilisés par le ministre des Forces Armées (MFA), Lala Monja Delphin Sahivelo, hier à Ampahibe, pour démentir les propos du Colonel Charles Andrianasoavina, relatifs au transfert d’armes lourdes de militaires à la gendarmerie, face à la conjoncture politique actuelle.
« Rien de tout cela n’est vrai. D’ailleurs avant de prendre une telle décision, des procédures strictes sont à respecter et à soumettre à l’approbation du supérieur hiérarchique notamment le chef de l’Etat, mais ce n’est nullement le cas », a répliqué le ministre des Forces armées.
Poursuites judiciaires
Dire que les militaires vont devoir remettre leurs armes lourdes à la gendarmerie est une affirmation gratuite, en se fondant sur un pur mensonge, dans le but de créer des dissensions au sein de l’armée, quitte à diviser les forces de l’ordre.
En ce sens, le ministre a qualifié de diffamatoires et injurieux les propos du colonel Charles Andrianasoavina qui n’a pas manqué de tirer à boulets rouges sur les forces de l’ordre et le président de la République en tant que chef suprême de l’Armée. Et selon lui, face à cette dénonciation calomnieuse, l’Etat va engager des poursuites judiciaires à l’encontre du colonel Charles Andrianasoavina, même s’il se trouve à l’étranger.
Rectification attendue
Dans la même foulée, le ministre des Forces armées a aussi réagi à l’article publié par le site « Africa Intelligence », selon lequel « le chef d’Etat major de l’Armée de terre a ordonné la consignation au cantonnement de toutes les unités, sur ordre du chef de l’Etat ».
Encore une fois, il s’agit d’une rumeur, selon le ministre en expliquant que « cette disposition a été prise durant la journée des officiers célébrée le 12 janvier en vue du bon déroulement des festivités. C’est une mesure exceptionnelle qui ne relève pas d’une situation de crise. Il n’y pas de mutinerie dans l’armée », a précisé le ministre.
Face aux tensions, le général Lala Monja Delphin Sahivelo, a lancé un appel au calme et à la vigilance auprès de la population. Il a réaffirmé que l’armée reste mobilisée pour protéger les citoyens et leurs biens. « Nous ne laisserons aucune division miner l’unité nationale».
« Les forces de défense et de sécurité restent déterminées à protéger la nation et à garantir la paix et la stabilité conformément à l’État de droit », a-t-il conclu.
MRS