Des produits en voie de disparition

Beaucoup de produits ont fait la renommée de Madagascar sur le plan international. Cela concerne tous les produits (végétal, animal, marin…). Au­jourd’hui, c’est le cacao de Madagascar qui trô­ne en haut de la marche. Les fèves de cacao sont considérées de nos jours comme étant les meilleures du monde. Les litchis, les crevettes qui sont exportés du pays sont toujours prisés sur les marchés eu­ropéens.

Même sur le plan national, il y a des produits spécifiques qui sont bien connus partout dans le pays. Les agrumes d’Ambohija­fy, les koba de Talata-Volonondry,… figurent parmi ce lot. Par­tout où vous allez, ces produits du terroir servent de référence. Mais pour une raison ou une autre, la production de ces produits accuse petit à petit une perte de vi­tesse. Et bien évidemment, ce sont leurs producteurs traditionnels qui en sont les premiers perdants.

Beaucoup de choses peuvent expliquer ce phénomène. Ainsi, entre autres, si on prend l’exem­ple du tapis mohair d’Am­panihy, c’est un produit de luxe fabriqué localement mais dont la qua­lité est très appréciée aussi bien sur place qu’à l’étranger. A un certain moment, le tapis mohair d’Ampanihy était comparé à ceux qui étaient produits dans certains pays dont la renommée n’est plus à faire, tels que les tapis d’Iran.
Mais aujourd’hui, ce produit tend à disparaître du marché pour cause d’insuffisance de matières premières. La raison est qu’on élève de moins en moins de chèvres mo­hair. Et pour cette raison, le poil de chèvre servant à la fabrication de ce produit est introuvable. Bien sûr, les artisans de la localité d’Am­panihy proposent un produit de substitution, mais il n’a pas la même qualité que le tapis mo­hair.

Dans d’autres cas, ce sont les techniques traditionnelles de production qui se perdent. Et les nouvelles générations n’arrivent pas à reproduire le produit original. Des fois, les produits originaux sont également les victimes des imitations bien moins chères qui nuisent au marché. Au niveau de l’agriculture, c’est l’absence de re­nouvellement des plants qui nuisent à la production. Tel est le cas du litchi à Madagascar.

Bien souvent, les pe­tits planteurs se contentent d’exploiter les vieux arbres fruitiers. En con­séquence, cela a des ré­percussions aussi bien sur la qualité que la quan­tité des fruits récoltés. La vanille de Madagascar rencontre le même problème dans certaines ré­gions. Et on ne s’étonnera pas si, un jour, elle perd ses lettres de nob­les­se si on continue à ex­porter des produits de mauvaise qualité. Pour­tant, ce sont ces produits qui font la réputation de Madagascar.

Aimé Andrianina

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