C’est désormais gravé dans l’histoire, Harilala Ramanantsoa, ancienne Présidente de la délégation spéciale (PDS) d’Antananarivo, est officiellement élue mairesse de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA). Elle est déclarée vainqueur des élections communales du 11 décembre 2024, avec 43,24% des suffrages exprimés, par le Tribunal administratif à Anosy hier.
Malgré le fait que des voix obtenues par Harilala Ramanantsoa dans plusieurs bureaux de vote, ont été supprimées, cela ne l’a pas empêché de remporter haut la main les élections communales dans la Capitale, devant Tojo Ravalomanana et Tahina Razafinjoelina. Et comme il fallait s’y attendre, les opposants ont brillé par leur absence, lors de la proclamation des résultats définitifs.
Harilala Ramanantsoa est ainsi la deuxième femme élue première magistrate de la ville des Mille, après Lalao Ravalomanana en 2015. Depuis hier, elle a reçu une pluie de félicitations. Mais la seule candidate présente à la proclamation officielle, n’a pas manqué d’exprimer sa gratitude envers son comité de soutien. « Mes remerciements s’adressent à la plateforme Irmar et à tous ceux qui m’ont fait confiance. Je ne serais pas ici sans eux », a-t-elle confié.
Dans la foulée, elle a rapidement réaffirmé son engagement sans faille en faveur du développement d’Antananarivo. « Je suis élue sous la bannière orange, mais je serai la mairesse de tous les habitants de la Capitale ». Dans ce sens, elle a lancé un appel à la mobilisation collective afin d’atteindre l’objectif commun : « une métropole propre, verte, sécurisée et prospère. »
Défis à relever
Le quinquennat de Harilala Ramanantsoa ne s’annonce pas de tout repos. Parmi les défis à relever, la réorganisation des marchés, la gestion des marchands ambulants et la résolution des embouteillages qui empoisonnent le quotidien des Tananariviens. Elle devra aussi tenir ses promesses électorales sur la légalisation des taxis-motos, la rénovation des infrastructures vétustes, la réduction du chômage et l’autonomisation des femmes.
Un autre point crucial, l’Impôt foncier sur les propriétés bâties (IFPB), principal levier financier de la CUA. Selon la loi de finances initiale, ce revenu pourrait être administré par l’Etat, mettant ainsi à rude épreuve les ambitions municipales. A cette allure, cette mesure risque de compromettre la réalisation des projets de la commune. « Je vais en discuter avec l’Etat lorsque je serai élue », a déclaré Harilala Ramanantsoa lors du débat communal à l’Hôtel de ville le 29 novembre 2024.
Majorité relative
Et le verdict des urnes a également redessiné la configuration du conseil municipal, révélant une absence de majorité absolue pour la plateforme Irmar, ayant décroché 23 sièges sur 55. Dans ce cas de figure, elle doit faire preuve de détermination et de rigueur dans la mise en œuvre de son programme car à coup sûr, l’opposition va lui mener la vie dure.
Le parti Tim arrive en deuxième position avec 20 sièges, tandis que les 12 sièges restants sont répartis entre Tia Tanindrazana (7 sièges), le Mouvement Gasikara (3 sièges), Iarivo Mandroso et RTM (1 siège chacun). En revanche, la liste de l’indépendant Monja Roindefo a mordu la poussière, n’obtenant aucun siège.
Très attendue, la passation de pouvoir entre l’actuel PDS Alexandre Georget et le maire entrant, Harilala Ramanantsoa pourrait avoir lieu dès la semaine prochaine. Une nouvelle ère s’annonce pour Antananarivo.
MRS