Samedi, le temps d’un Café-Histoire au Musée de la photographie de Madagascar, le père François Noiret est revenu longuement sur son livre « Chants de lutte, chants de vie à Madagascar : les zafindraony du Pays Betsileo », paru en deux volumes aux éditions L’harmattan dans la collection Repères pour Madagascar et l’océan Indien.
«L’on raconte que le Zafindraony est originaire d’Antananarivo, mais il s’est répandu partout et chaque région l’a adaptée, selon sa manière de chanter et sa littérature propre. Les Betsileo du Nord ont leur manière de chanter, le Vakinankaratra aussi. Moi je me suis intéressé au chant du Sud. Les gens racontent que Raony était un noble. Et ce sont ses petits-fils qui se sont mis à transformer les chants des ancêtres en chants chrétiens, d’où le mot Zafindraony», a-t-il argumenté.
Dans la foulée, cette forme d’expression a été identifiée au pays Betsileo puisque « Les Zafindraony du Betsileo sont les plus connus et les plus appréciés. Les chanteurs du Rova, autrefois, étaient bien souvent des Betsileo qui venaient chanter à la cour à Antananarivo ».
Le Zafindraony est un cantique rituel populaire. Il résonne lors de grandes célébrations liturgiques comme
la veillée de Pâques et de Noël ou encore lors des « lanonana » et également des veillées funèbres. « Avec minutie, l’ensemble vocal entonne un chant très au point. Pas de place pour l’improvisation parce que c’est un chant respectable et il faut qu’il soit réussi », assure l’enseignant en anthropologie.
Joachin Michaël