Faire d’une pierre, plusieurs coups

Le monde du pétrole malgache va connaître une nouvelle dynami­que notamment au ni­veau du secteur pét­role amont. Effective­ment, il vient d’être décidé au niveau du gouvernement de relancer les activités de recherche et d’exploitation pétrolières.
Cette relance du secteur pétrole amont fait suite au constat du regain d’intérêt pour les énergies fossiles au niveau mondial. Le ni­veau de développement actuel de l’exploitation des autres énergies, en particulier celles appelées renouvelables, ne permettent pas encore de classer le pétrole dans les oubliettes.
Autrement dit, on ne peut pas encore se passer de l’or noir. Et à ce sujet, Madagascar dispose d’énormes ressources en hydrocar­bures (huiles lourdes, pétrole léger, schiste bitumineux, gaz naturel). Les bassins sédimentaires on shore ou offshore du pays recèlent de ces produits.
De nombreux pays africains se sont déjà avancés dans cette aventure et ont fait d’énormes pas en avant. Il est plus que temps que Mada­gas­­car exploite tout son po­tentiel en matière d’énergie fossile pour ne pas se retrouver, une fois de plus, en retard par rapport à ces pays.
On se rappellera que par le passé, de nombreuses compagnies étrangères se sont déjà installées dans le pays pour effectuer des travaux de pros­pection. Pour aller plus vite, on pourra toujours poursuivre les nouvelles prospections à partir des travaux déjà réalisé. Ce qui accélérera bien les choses.
Bien évidemment, on peut être certain que de nombreuses compagnies de prospection pétrolière vont répondre à l’appel. Ce ne seront pas des compagnies seniors, certes. Il est souvent d’usage que ces dernières ne se lancent pas dans ce type d’aventure.
Les compagnies pétro­lières seniors montrent leur nez quand il s’agit d’entrer dans la phase d’exploitation. Mais avant toute chose, il faut bien éclaircir sur quelles ba­ses vont s’établir les relations entre l’Etat et ces compagnies. Il ne s’agit plus de brader nos ri­chesses naturelles.
Chaque contrat avec les compagnies d’exploration et d’exploitation pétrolières doit être bien ficelé et reposer sur le principe d’un partage de production équitable qui ne lésera aucune des par­ties contractantes. Il est passé le temps où le contrat de ce type se fait toujours au détriment de l’Etat.
Cela assurera à l’Etat des revenus substantiels qui lui permettront de mener à bien le développement du pays. Mais en attendant que le pétrole jaillisse du sous-sol malgache, il est plus urgent encore de procéder à la réhabilitation de la raffinerie qui existe déjà à Toamasina qui pourra fonctionner à partir du pétrole brut importé.
Si ce n’est plus possib­le, il faudra alors se décider à installer une nouvelle raffinerie. Cela présente plusieurs avantages au niveau des produits dérivés du pétrole. Non seulement, on dis­posera de l’engrais azoté (pour réaliser la révolution agricole), mais on obtiendra également de la bitume (pour parfaire la réhabilitation des routes nationales). Ainsi, on pourra faire d’une pierre, plusieurs coups.

Aimé Andrianina

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