Qu’on l’aime ou pas, qu’on suive ou non les actualités internationales, c’est une élection ne laissant que rarement quelqu’un indifférent : l’élection présidentielle américaine. Et cette fois-ci, l’attention est encore plus grande, car le président élu, Donald Trump, vient tout juste de prêter serment lundi dernier.
Cela entraîne évidemment des conséquences sur le plan diplomatique, en raison de ses prises de position souvent impulsives, mais également des effets néfastes pour des pays comme Madagascar. Prenons, par exemple, le retrait des Etats-Unis de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Du fait que les Etats-Unis sont l’un des principaux donateurs de l’OMS, leur retrait aura des répercussions importantes. Il suffit de rappeler le soutien de l’OMS à Madagascar, notamment dans le domaine de la couverture sanitaire. Pendant la pandémie de Covid-19, l’OMS a fourni, entre autres, des kits de dépistage, des équipements de laboratoire, des équipements de protection individuelle, des désinfectants, ou encore des matériels informatiques. A l’avenir, après cette décision du président américain, ces donations seront probablement revues à la baisse, et d’autres formes de soutien risquent également d’être affectées.
Une autre conséquence qui impactera sans nul doute Madagascar, la lutte contre le changement climatique. Pour ceux qui ne le savent pas encore, le président actuel des Etats-Unis n’a jamais manifesté de soutien à la cause climatique. Au contraire, sa relation avec le changement climatique ressemble à celle de l’eau et du feu. Or, Madagascar, confronté à des défis majeurs liés aux sécheresses, aux inondations et à la sécurité alimentaire, ne pourra certainement pas compter sur le soutien des Etats-Unis pendant un certain temps.
Par ailleurs, les effets sur le commerce international ne doivent pas être négligés. Les décisions protectionnistes de Donald Trump, comme la mise en place de barrières douanières et la révision des accords commerciaux, pourraient indirectement impacter Madagascar. Bien que les échanges entre les deux pays soient modestes, des secteurs comme le textile ou l’agriculture, qui bénéficient de programmes comme l’AGOA (African Growth and Opportunity Act), pourraient être menacés et cela impactera sur plusieurs sociétés, donc des foyers.
Tout cela pour dire que les événements internationaux ont des impacts, directs ou indirects, sur la vie socioéconomique de Madagascar. Certes, notre pays est une île, et nous avons l’avantage d’être éloignés de certains conflits. Tant mieux. Cependant, Madagascar ne peut pas vivre en autarcie, a fortiori dans le contexte de la mondialisation actuelle.
Rakoto