Bien des problèmes

L’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis d’Amé­rique suscite de nombreuses interrogations de la part non seulement de ses alliés traditionnels mais également des autres pays qui ont un intérêt particulier dans leurs relations avec les USA.
Si la question de l’immigration est le principal souci des pays qui avoisinent les Etats-Unis, pour les pays qui se trouvent à des milliers de kilomètres, il n’en demeure pas moins que certains sujets sont primordiaux. Parmi ceux-ci, les pays qui bénéficient des avantages de l’Agoa se trouvent dans l’expectative à ce sujet.
Effectivement, l’Agoa permet à certains pays en développement comme Mada­gascar de bénéficier de certains avantages con­cernant leurs exportations à destination des Etats-Unis notamment en matière de produits textiles. Grâce à ces avantages, les produits textiles fabriqués à Ma­da­gascar trouvent leur place sur le marché américain.
C’est l’une des raisons qui expliquent la floraison des entreprises franches du textile dans le pays. On veut profiter des conditions avantageuses offertes par l’Agoa. Mais suite à la remise en question de nombreux accords internationaux par le Prési­dent américain sitôt après son élection, les cartes risquent d’être de nouveau battues.
En principe, rien ne pourrait empêcher le Président américain Do­nald Trump de suspendre cet accord s’il considère que cela ne présente aucun intérêt pour les Etats-Unis. Il a déjà pris certaines décisions non moins importantes quand il s’agit des intérêts propres aux Etats-Unis.
Si tel est le cas, ce serait une véritable catastrophe pour les pays comme Madagascar. Du coup, des dizaines de milliers – pour ne pas dire des centaines de milliers – de travailleurs se retrouveront dans les rue. Sans l’avantage de l’Agoa, beaucoup d’entreprises franches dans le textile cesseront leurs activités à Madagascar.
Certes, de nombreuses critiques ont été émises sur les entreprises franches, plus particulièrement sur les conditions de travail et la rémunération qui y sont appliquées. Mais toujours est-il qu’au moins, elles fournissent du travail à de nombreuses personnes qui, autrement, viendrait renforcer l’effectif des nombreux chômeurs dans le pays.
Dans ce cas de figure, on pourrait craindre une certaine tension sociale car il n’y a pas d’autres solutions toutes prêtes. Bien évidemment, les Etats-Unis ne constituent pas le seul marché du textile dans le mon­de. Mais les avantages offerts pour percer sur le marché américain n’ont pas d’égal.
D’autant plus que, sans ces avantages, le textile malgache peut difficilement rivaliser avec celui des autres pays (Bengladesh…) au niveau des marchés internationaux. Les produits malgaches perdraient certainement leurs avantages comparatifs (coût de la main d’œuvre…).
Qu’on le veuille ou non, c’est une question cruciale pour le pays dans la mesure où les conséquences peuvent être désastreuses. On a déjà suffisamment de problèmes dans d’autres domaines (eau, électricité…) qu’il n’est plus nécessaire d’en ajouter d’autres.

Aimé Andrianina

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