Face à l’insécurité galopante dans la capitale et à Toamasina, les habitants de ces deux localités cherchent les moyens de se protéger contre les malfaiteurs parfois lourdement armés. La dénommée B.R., une vendeuse d’armes de défense depuis 2018, a expliqué que son commerce a connu un véritable essor depuis octobre 2024 jusqu’à maintenant.
«Nous parvenons désormais à vendre en ligne au moins deux gadgets par jour. Les clients en provenance de Toamasina sont les plus nombreux, suivis de ceux de la capitale. Les habitants d’Antsiranana sont les moins intéressés par nos produits », a détaillé B.R. Cette situation s’explique par la hausse des cas de vol avec agression dans ces deux villes depuis quelque temps. Toujours selon ses dires, 2022 était l’année la plus morose en termes de vente d’armes de défense.
D’après elle, ses clients sont largement variés, allant des hommes en treillis et des acteurs de la Justice aux simples citoyens. La présentation d’une carte nationale d’identité est requise pour s’en procurer et une facture est délivrée avec le produit. En réponse à la question de savoir si elle avait déjà rencontré des problèmes avec la Justice si une facture délivrée par sa société a été saisie sur un malfrat, elle a tout simplement indiqué que cela ne lui est jamais arrivé durant ces six ans d’activité.
Une loi obsolète
La société de B.R. dispose de deux points de vente à Anosy et Andravoahangy Atsinanana près du collège Rasalama, en plus de la vente en ligne. Le taser et le shocker électriques sont les plus prisés des clients. « Ces armes ne tuent pas mais paralysent tout simplement les victimes », a expliqué cette mère de famille qui a glissé que son choix de vendre ces équipements découle de son désir d’aider ses semblables à se protéger, en plus d’être un business.
A noter que la loi n° 69-O11 du 22 juillet 1969 sur le régime de l’armement, à l’exception des armes blanches (J.O. n° 657 du 02.08.69, p. 1693), régit encore la détention et le port d’armes à Madagascar. Cette loi qui s’avère obsolète, divise les armes en cinq catégories, dont les matraques, tasers et autres armes électriques sont classés à la cinquième. Or, selon l’article 5 de cette loi, « L’armement de cinquième catégorie n’est soumis à aucune réglementation ».
Il en est de même pour le décret n° 70-041 du 13 janvier 1970 portant application de la loi n° 69-011 en date du 22 juillet 1969. D’ailleurs, un projet de loi visant à mettre à jour certaines dispositions de cette loi, est en cours d’élaboration depuis 2019. Par conséquent, la délivrance de nouveaux permis de port d’arme à feu a été suspendue à Madagascar, sauf que la promulgation de ladite loi reste en suspens jusqu’à maintenant.
LR