L’annonce du soutien médical de Madagascar aux blessés et aux personnes déplacées dans l’Est de la République démocratique du Congo, a suscité un vif débat sur la toile. Alors que certains saluent un geste de solidarité régionale et de diplomatie active, d’autres s’interrogent sur la pertinence d’un tel engagement alors que le système de santé lui-même est en proie à de nombreuses difficultés. Toutefois, au-delà des polémiques, cette controverse soulève une question fondamentale : comment concilier responsabilité régionale et priorités nationales ?
Les réactions sur les réseaux sociaux ont été immédiates qui nourrissent des inquiétudes légitimes. Madagascar fait face à des défis de taille dans le secteur de la santé, entre autres, en termes d’infrastructures insuffisantes ou encore de personnel médical en sous-effectif.
Dans ce contexte, l’idée d’apporter une aide extérieure peut sembler paradoxale. Cependant, la situation mérite une considération plus nuancée. En effet, le proverbe malagasy qui dit « Ny ahiahy tsy hiavanana » nous rappelle que les inquiétudes ne mènent pas à la solution.
Si les interrogations sont légitimes, elles ne doivent pas occulter les bénéfices potentiels de cet engagement. D’un point de vue diplomatique, Madagascar affirme son rôle au sein de la Communauté de développement de l’Afrique australe et renforce sa crédibilité sur la scène régionale. Une telle démarche peut favoriser des partenariats stratégiques et des appuis futurs.
Le débat sur les priorités nationales est fondamental et mérite d’être posé à chaque engagement international. Mais plutôt que de se limiter à une opposition frontale entre aide extérieure et besoins internes, il serait plus constructif d’exiger une clarification des modalités de mise en œuvre et des bénéfices concrets pour le pays. Car si l’inquiétude est compréhensible, elle ne doit pas devenir un frein à une vision stratégique à long terme.
Rakoto