Revendications: un leader syndical et deux enseignants interpellés

La revendication syndicale des enseignants est de retour après quelques années d’accalmie. La première tentative y afférente, menée lundi après un ultimatum de 72 heures lancé au ministère de l’Education nationale (Men) n’a pas abouti. En effet, le leader de ce syndicat ainsi que deux coordonnateurs régionaux ont été interpellés. Comme motif de cette arrestation, la gendarmerie évoque une atteinte à l’ordre public.

L’affaire est entre les mains de la Justice. Après avoir fait l’objet d’une enquête à l’issue de leur interpellation, les trois enseignants, à savoir le président national du syndicat Mitafa, Mahatoky Rahe­rison, et deux coordonnateurs régionaux ont été relâchés.
«L’un d’entre eux, qui a été recherché depuis un certain temps pour une affaire de détournement de fonds à Bongolava, a été remis entre les mains du tribunal local», a expliqué hier le commandant de la Section de recherches criminelles de la gendarmerie à Fiadanana, le colonel Tahina Raveloma­nana. Ce responsable de préciser que «les concernés ont été arrêtés pour atteinte à l’ordre public».
Ils étaient arrêtés dans l’enceinte des locaux du Men à Anosy où ils prévoyaient de mener une revendication syndicale après l’expiration de l’ultimatum de 72 heures lancé au ministère de tutelle. Conformément aux dispositions prises au niveau de ce syndicat, ces revendications portent sur les droits des enseignants qui sont bafoués depuis longtemps, selon l’un des membres de Mitafa. Le syndicat veut aussi déposer des requêtes concernant l’indemnité de logement de 14.000 ariary qui n’a connu aucune augmentation de­puis des années, le recrutement et autres volets relatifs à l’affectation ou le rapprochement de ménage souvent rejetés…

« L’avenir de l’éducation dépend de nous… »
Suite à cet incident, les doléances lancées sur Fa­cebook revendiquant la re­laxation de leur collègue se sont multipliées depuis lundi. Selon ces enseignants, «le mouvement que le Syn­dicat Mitafa entendait entreprendre est une revendication purement syndicale et n’a aucune connotation politique. Ils regrettent le fait que leurs collègues, qui ont voulu briser le silence, aient été arrêtés. Pour eux, le droit syndical et la liberté d’expression sont bafoués».
En attendant le verdict du tribunal, les membres dudit syndicat ont préféré attendre les consignes de leur président national avant de manifester leur avis concernant cette situation et la suite de la manifestation.

Rakoto

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