Le mécanisme d’ajustement automatique des prix du carburant prend effet à Madagascar. Désormais, les révisions tarifaires interviendront chaque mois entre le 1er et le 5, comme l’a d’ores et déjà annoncé le ministre de l’Energie et des Hydrocarbures, Olivier Jean-Baptiste. Cette nouvelle réglementation consiste à aligner les prix sur les fluctuations du marché international et à alléger la charge budgétaire des subventions.
Lors d’une rencontre avec la presse, hier, dans les locaux de l’Office malgache des Hydrocarbures (OMH) à Behoririka, le ministre Olivier Jean-Baptiste a réitéré : « Nous devons nous adapter aux fluctuations des prix des carburants (…) Désormais, les prix seront revus entre le 1er et le 5 de chaque mois, selon les fluctuations du marché international et du taux de change », a-t-il ajouté. En mars, les changements seront à nouveau visibles.
Le sans-plomb continue sur sa lancée baissière. Après une première réduction en janvier, son prix chute à nouveau de 200 ariary depuis hier, s’établissant désormais à 5.500 ariary le litre contre 5.700 ariary durant la moitié du mois de janvier. En revanche, le gasoil et le pétrole lampant subissent une hausse. Le litre de gasoil est désormais affiché à 4.890 ariary, soit une augmentation de 130 ariary. Même tendance pour le pétrole lampant, qui grimpe de 200 ariary pour atteindre 2.630 ariary le litre.
Cette hausse, jugée inévitable par le gouvernement, intervient après des déclarations officielles annonçant la nécessité de revoir le prix de ce produit afin de réduire le poids des subventions. Ce dernier ajustement était prévisible après les annonces des autorités début janvier. La hausse du pétrole lampant vise à réduire le poids des subventions sur les finances publiques, lesquelles ont atteint 95 milliards d’ariary en un an.
Un équilibre budgétaire recherché
L’objectif du gouvernement est d’adapter les prix des carburants à la réalité du marché, tout en évitant des hausses brutales. L’application de cet ajustement automatique des prix constitue une condition imposée par le Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre du programme de Facilité élargie de crédit (FEC). L’application tardive de cette réforme a d’ailleurs entraîné le report de la première revue du programme par le FMI au mois de novembre dernier.
Jusqu’ici, les variations sont plafonnées à 200 ariary par litre, aussi bien pour les hausses que pour les baisses. Toutefois, en excluant le pétrole lampant du premier ajustement en janvier, un écart important s’était creusé entre son prix subventionné et son coût réel d’importation. Et la situation a rendu évidente une correction lors de cette deuxième révision des prix de l’année.
Il s’agit effectivement d’une décision qui s’oriente vers une « suppression progressive des subventions d’ici la fin de l’année ». En effet, le président Andry Rajoelina et le ministre Olivier Jean-Baptiste ont déjà averti d’une augmentation progressive du prix du pétrole lampant jusqu’à la fin de l’année, en vue d’« atteindre un prix conforme à la réalité du marché ».
Qui plus est, le marché pétrolier à Madagascar dépendra des cours du baril sur le marché international et du taux de change. Les consommateurs doivent désormais s’habituer à des fluctuations mensuelles, alternant hausses et baisses. Ce, dans un cadre réglementaire qui se veut plus prévisible et conforme aux réalités économiques globales.
Arh.