Les aléas du marché international

A Madagascar, do­rénavant, les prix du carburant à la pompe suivent un mécanisme d’ajustement automatique suivant les fluctuations des prix des carburants sur le marché international et du taux de change. Mais toujours est-il que les fluctuations mensuelles de chaque type de produit sont limitées à 200 ariary par litre, aussi bien à la hausse qu’à la baisse.
Quoi qu’il en soit, quand on regarde les dernières fluctuations des prix à la pompe, le 5 février dernier pour être bien précis, on pourra dire que ce sont les pétroliers qui font la bonne affaire. En effet, si le prix de l’essence sans-plomb a enregistré une baisse, ceux du pétrole lampant et du gasoil ont par contre accusé une hausse par rapport aux derniers prix.
Or, d’aucuns ignorent que ces deux produits constituent les plus gros volumes d’énergie fossile consommée dans le pays. Il faudra remarquer que seul le pétrole lampant a affiché une hausse maximale de 200 ariary par litre, la hausse de prix du gasoil s’étant limité à 130 ariary par litre. Et il y a une grande chance que la hausse de prix du pétrole lampant se poursuive encore pendant quelques mois.
Comment vont réagir les utilisateurs face à ces fluctuations mensuelles des prix des carburants ? Au niveau des trans­porteurs (marchandises et voyageurs), vont-ils aussi suivre la tendance, c’est-à-dire appliquer des tarifs qui vont changer tous les mois ? Bien évidemment, c’est faisable. Mais toujours est-il que cela causera des désagréments auprès des usagers.
Particulièrement au niveau du transport des marchandises, on ne pourra pas avoir une visibilité plus éloignée de ce que coûteront les frais de transport à termes. De toutes les fa­çons, on ne pourra ap­précier une variation significative des prix qu’au bout de plusieurs mois d’applications de ces fluctuations mensuelles. Aussi, rien ne presse pour que l’on change de tarif à chaque mois.
La différence sera plus sensible au niveau des ménages, notamment pour ceux qui utilisent le pétrole lampant en tant que source d’énergie principale pour la cuisson des aliments ou l’éclairage. Or, pour beaucoup de ménages, en particulier en milieu rural loin des grands centres urbains, le pétrole lampant reste toujours la principale source d’énergie.
Pour cette raison, en matière d’énergie, au niveau de l’usage do­mestique, le moment est venu de se pencher sérieusement sur la production d’éthanol à grande échelle pour remplacer le pétrole lampant. Cela présentera plusieurs avantages pour le pays (économie de devises). Et surtout, tout au moins, son prix ne sera pas soumis aux aléas du marché international.

Aimé Andrianina

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