140e sur 180 pays. C’est le classement de Madagascar dans le monde en matière d’indice de perception de la corruption (IPC). Transparency-international initiative Madagascar (TI-MG) a présenté hier à Ivandry le rapport sur l’IPC 2024, basé sur les données et les contextes de 2023. Avec un score de 26/100, le pays se situe au même niveau que l’Irak, le Mexique, le Nigeria, le Cameroun et l’Ouganda et dépasse le Libéria.
Autant dire que depuis des années, Madagascar stagne en matière de lutte contre la corruption. Le manque de protection des lanceurs d’alerte, l’abus de l’immunité parlementaire, mais également l’arrestation de l’ex directrice de cabinet de la Présidence à Londres, « ont fortement terni l’image de Madagascar à l’international », a indiqué la directrice exécutive de TI-MG, Mialisoa Andriamampianina.
« Le pays dispose de peu de moyens financiers, matériels et de ressources pour lutter contre la corruption », a poursuivi la directrice exécutive. A cela s’ajoutent les contextes de l’immunité et l’impunité ou encore le non-respect de certains engagements internationaux tels que la transparence des fonds de campagne ou encore l’absence de loi sur les lanceurs d’alerte.
A noter que la fraude fiscale, le blanchiment de capitaux, les flux financiers illicites ou encore la perception de la corruption par les citoyens n’ont pas été pris en compte par l’IPC.
Dans tous les cas, Madagascar ne démérite pas. « Il est difficile de gagner un point au lieu de perdre 5 ou 6 points », d’après le sénateur Tsiebo Mahaleo dans son allocution. D’ailleurs, des points positifs ont été soulevés, notamment les signatures de conventions au sein de plusieurs ministères en matière de lutte contre la corruption.
Stagnation
Sur le plan international, la situation est similaire. En effet, les 2/3 des pays ont un IPC de moins de 50/100 avec une moyenne mondiale de 43/100. Si 32 pays ont vu leur classement amélioré, 47 autres ont reculé et les 101 restants ont stagné.
« Il n’y a pas vraiment de progrès dans le monde malgré les efforts déployés », a déclaré la vice-présidente de Transparency international, Ketakandriana Rafitoson.
A noter que Danemark, la Finlande et Singapour occupent la tête du classement mondial. Et les mauvais élèves sont toujours le Venezuela, la Somalie et le Soudan du Sud. D’après Ketakandriana Rafitoson, les pays nordiques suivent de très près leurs dépenses publiques alors que les mauvais élèves sont rongés par les conflits internes, avec de sévères restrictions à la liberté où les institutions publiques sont vulnérables, synonyme de déficit démocratique.
T.N