Le cabinet COEF-Ressources a procédé hier à la diffusion des résultats de l’enquête Afrobarometer Round 10 à Madagascar, sur « l’égalité des genres » et « la promotion de la jeunesse ». Près de 42% des jeunes de 18 à 35 ans sont au chômage, un taux bien plus élevé que celui des générations plus âgées, qui ne dépasse pas 29%.
«Cette situation paradoxale s’explique par plusieurs facteurs : un marché du travail insuffisamment structuré, l’inadéquation entre les formations proposées et les compétences demandées par les employeurs, ainsi que le manque de stratégies publiques efficaces pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes », comme l’explique le Partenaire national de l’Afrobarometer à Madagascar, Léa Rakotondraibe.
« Malgré cela, les quelque 2.100 individus questionnés dans 15 villes du pays ont largement salué les initiatives locales cherchant à améliorer leur formation de jeunes leaders », indique notre interlocuteur. Ainsi, la création d’emplois, suivie par l’éducation et la formation professionnelle, est jugée prioritaire par la majorité des jeunes. Dans ce sens, 24% des Malgaches sont satisfaits des efforts du gouvernement en matière de création d’emplois, et 51% dans le domaine de l’éducation.
Inégalités de genre : un défi structurel
L’une des préoccupations majeures est aussi l’égalité des genres. « Deux tiers des répondants estiment que les hommes devraient avoir plus de droits à l’emploi que les femmes, une tendance en hausse de 9 points par rapport à 2018 », rapporte l’enquête.
Les femmes malgaches bénéficient moins de l’éducation secondaire et postsecondaire que les hommes (45% contre 50%), et sont moins nombreuses à occuper un emploi rémunéré (23% contre 30%). Les obstacles à l’insertion des femmes sur le marché du travail, sont multiples, comme le manque de services de garde d’enfants, l’insuffisance de formation et les préjugés lors des recrutements.
Arh.