Egalité de traitement des détenus: le ministre de la Justice ordonne la fermeture du quartier « Maputo »

Le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Benjamin Rakotomandimby a effectué une visite inopinée, hier, à la Maison Centrale d’Antanimora, accompagné de son équipe, incluant le directeur du cabinet, le Directeur administratif et financier, le Directeur général de l’administration pénitentiaire, la procureure de la République du Tribunal de première instance (TPI) Anosy et le Directeur régional de l’administration pénitentiaire Analamanga. Afin d’assurer l’égalité de traitement pour les 4.822 détenus qui y sont écroués, le ministre a ordonné la fermeture immédiate du quartier de luxe appelé « Maputo », situé dans les sections hommes et femmes.

Ces quartiers privilégiés, qui offraient des équipements tels que des lits individuels, des salles de sport, des douches et des toilettes aux normes, étaient souvent réservés aux détenus fortunés. Ce traitement de faveur a suscité des allégations de corruption au sein de l’administration pénitentiaire. Le ministre a insisté sur la nécessité de mettre fin aux prati­ques de corruption et aux rumeurs selon lesquelles il fallait payer pour bénéficier de ces privilèges. Il a également évoqué l’importance de ne privilégier les soins à l’infirmerie qu’aux détenus réellement malades, afin d’éviter que certains ne paient pour se reposer. Il a prévu de réaffecter plus tard ces quartiers aux détenus âgés de plus de 70 ans.

Humanisation

Lors de cette visite, il a été constaté que les conditions de vie des détenus à Antanimora s’étaient améliorées, avec chaque quartier disposant désormais de toilettes et de cuisine. L’odeur nauséabonde a disparu suite à la mise en place d’infrastructures répondant aux besoins des détenus. Cependant, la surpopulation reste un problème majeur bien que des efforts soient en cours pour y remédier. A ce sujet, de nouvelles prisons, dont les maisons de force de Toa­masina, Ikelivondraka et Ime­rintsiatosika, ont été remises par le président Andry Rajoelina afin de désengorger les prisons existantes, notamment Antanimora et Tsiafahy. Des détenus d’Antanimora ont été déjà sélectionnés pour être transférés dans la nouvelle maison carcérale d’Avara­drano.
Une grande partie du budget du ministère de la Justice, environ deux tiers, est affectée à l’administration pénitentiaire. Cela inclut la fourniture de nourritures et d’autres services essentiels aux détenus. De plus, des initiatives telles que la distribution de Plumpy Nut dans les directions régionales pour les prisonniers malnutris et vulnérables, ainsi que la création de programmes de réinsertion sociale, ont été mises en place pour humaniser la détention.
Enfin, l’établissement dispose désormais d’une infirmerie et d’un petit hôpital pour garantir le soin des détenus. Elle a également à sa disposition une salle de formation, un lieu de culte, une salle de classe dans les quartiers mineurs. Des projets agricoles ont été d’ailleurs lancés en vue de favoriser l’autosuffisance alimentaire, entre autres l’opérationnalisation des camps pénaux, la culture de 5.000 pieds de manioc par direction régionale. Dans cette optique d’améliorer les conditions de vie et de détention à Madagascar, des directions ont été créées entre autres la direction de production et la préparation à la réinsertion sociale des détenus.

F.M

Partager sur: