Le Service central des enquêtes spécialisées et de lutte contre les fraudes (SCESLF) a démantelé dans la semaine du 23 février, un réseau de traite de personne vers la Chine. Ses éléments ont cueilli à Toamasina, huit ressortissants chinois et trois Malgaches impliqués de vente de femmes malgaches à hauteur de 40 à 180 millions d’ariary l’unité. A l’issue de leur défèrement avant-hier, quatre ont été placés sous mandat de dépôt à Tsiafahy et les sept autres, à Antanimora.
Parmi les huit Chinois arrêtés, trois étaient les vendeurs et les cinq autres, des “clients” qui se sont rendus exclusivement à Madagascar pour acheter des femmes à épouser. Les trois Malgaches eux, jouent le rôle d’intermédiaires entre les prédateurs et leurs proies. Rien que cette année, cinq femmes malgaches victimes de cette forme de traite de personne ont pu regagner le pays. L’affaire relative à trois d’entre elles a été présentée au parquet avant-hier, tandis que les investigations sur celle des deux autres, se poursuivent. Le démantèlement de ce réseau a nécessité la collaboration de la police nationale, BCN-Interpol Antananarivo, BCN-Interpol Beijing et les ministères des Affaires étrangères des deux pays.
Les investigations ont commencé après une plainte déposée par la famille d’une femme habitant en Chine. La bande aurait trompé cette dernière en lui proposant un mariage avec un Chinois en contrepartie d’un long séjour en Chine. Elle a payé 3 millions d’ariary à la famille de cette jeune femme à titre de dot. Or une fois en Chine, la supposée femme était interdite de sortir de la maison et de travailler, en plus de tortures permanentes, car le contrat entre le mari qui l’a achetée et la bande de trafiquants, était un accouchement pendant un court laps de temps.
Un réseau bien rodé
Les recherches et enquêtes ont permis aux forces de l’ordre d’apprendre l’existence du réseau de trafic à Toamasina. En réalité, cette traite de personne s’est effectuée au niveau d’un groupe sur les réseaux sociaux. Les Chinois démarcheurs y diffusent les photos des femmes pour que les intéressés se manifestent, envoient l’argent et viennent à Madagascar récupérer les « marchandises » qu’ils ont choisies. S’en est suivie la série de fourberies pour convaincre la proie et sa famille de tomber dans le panneau.
La police appelle alors les jeunes femmes malgaches à la prudence face aux avis de recrutement à l’étranger pour éviter une telle forme de traite de personne. Et, ceux qui constatent ou entendent des faits similaires, sont invités à les dénoncer immédiatement au service de la police nationale le plus proche.
LR