Secteur automobile: le marché du véhicule électrique en croissance

Les véhicules électriques commencent à faire de plus en plus de convaincus à Madagascar. Le marché n’est pas encore très développé mais en forte croissance.

En 2024, les importations de véhicules ont montré une dynamique plutôt intéressante, notamment pour les véhicules destinés au transport de passagers. D’après les données de la douane, 7.403 voitures électriques ont été importées, rien que de janvier à mai 2024. Sur le marché, des véhicules d’occasion notamment, ceux en provenance d’Asie sont les plus primées.

“Les véhicules électriques ont l’avantage d’émettre moins de gaz à effet de serre”, explique d’emblée un responsable au sein d’un concessionnaire automobile. Il se trouve que contrairement aux hybrides, les entretiens sont moins réguliers et reviennent donc moins cher. Par conséquent, l’investissement est vite rentabilisé. Sachant que pour se permettre d’avoir un véhicule électrique, il faut débourser au minimum 55 millions d’ariary. Le prix monte vite jusqu’à 100 ou 200 millions d’ariary pour les versions 4×4.

“Au niveau du moteur, il n’y a pas besoin de faire de vidange, ni de remplacement de filtres et des flux liquides. De plus, l’utilisateur enregistre moins de coûts car le prix du kilowattheure est largement inférieur à celui du carburant, si l’on compare au thermique”, expose le responsable. Ce concessionnaire propose plusieurs gammes en citadine, SUV, véhicule utilitaire (camionnette et van). D’après les explications, la gamme SUV et les “Van vitrés” se vendent le plus avec les marques réputées comme Chery Aiqar, Dongfeng et Keyton. “Depuis deux ans de vente des véhicules électriques, le marché est en croissance bien que l’approvisionnement en énergie à Madagascar constitue un obstacle. En effet, l’accès à la recharge reste encore limité aux zones électrifiées qui sont encore restreintes en ce moment. Toutefois, on peut remédier à ce problème par la mise en place des ressources renouvelables pour l’alimentation”, explique-t-on.

En effet, dans plusieurs autres pays, des bornes de recharge alimentées par des panneaux solaires, sont souvent installées sur des parkings, des aires d’autoroute ou même en centre-ville. Ce dispositif permet non seulement de fournir une énergie plus verte aux véhicules électriques mais surtout de réduire la dépendance au réseau électrique traditionnel. Sachant que le charge d’un véhicule électrique dépend de plusieurs facteurs dont la capacité de la batterie du véhicule, la puissance de la borne de recharge et enfin le type de charge qui peut être lente ou rapide.

“La préoccupation actuelle de la majorité des consommateurs c’est le délestage. Pour contourner ce problème, on conseille à nos clients de gérer la recharge de leur véhicule comme avec leur smartphone ou autres appareils. L’idée, c’est de recharger pendant l’intervalle de temps où le courant ne sera pas coupé. On peut le faire de façon répétitive et cela n’aura pas d’impact sur la batterie du véhicule”, fait savoir le concessionnaire. “Il y a effectivement de la réticence auprès des clients B to C à cause des coupures d’électricité. Tandis que pour les entreprises et les professionnels, le passage à l’électrique se fait d’une manière progressive, vu le calcul des coûts d’exploitation mais aussi la politique d’engagement RSE. Quand bien même, nos prix restent très compétitifs si l’on fait la comparaison avec les véhicules thermiques. D’ailleurs, les clients s’attendent à un prix encore plus élevé quand ils nous demandent une estimation”, poursuit-on.

Par ailleurs, à Madagascar et notamment dans les grandes villes comme Antananarivo, le trafic automobile figure parmi les principales causes de la pollution de l’air. En fait, le trafic routier est souvent d’une grande intensité, sans compter les véhicules qui sont souvent en mauvais état, voire vétustes. Pour Antananarivo, les stations de mesure montrent que “67% des jours dans l’année, la qualité de l’air est malsaine à cause du trafic automobile”, chiffre la feuille de route de la pollution de l’air.

Le fait d’opter pour les voitures ou motos électriques ou hybrides peut faire du bien aux portefeuilles mais aussi à l’environnement. Pour sa part, le gouvernement incite l’importation de ce type de véhicule. L’usage de ces véhicules électriques nécessite malgré tout des infrastructures routières adaptée, dans la mesure où une route en mauvais état peut entraîner une surconsommation d’énergie.

 

Tiana Ramanoelina

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