L’Alahamadibe, fête du bain sacré, sera célébrée dans la pure tradition, du 29 au 31 mars au Doany Ankazomalaza, à Ambohimanga.
Considérée comme la plus importante célébration dans l’Imerina, cette cérémonie a trouvé sa genèse durant le règne de Ralambo (1575 1610). D’après l’histoire, le roi est né durant la première lune du mois d’Alahamady. Raison pour laquelle, cette tradition est honorée chaque année sur la colline d’Ankaratra, Ambonga, Ambatofahavalo et Ambohimanga.
Les rituels du bain sacré sont accompagnés d’une grande cérémonie d’offrandes, de sacrifice de zébus, du fameux « Afo tsy maty » et “Zara-hasina”. C’est également une période de joie, de louange, de réconciliation, de bénédiction et de respect mutuel.
« Tous les 33 ans, le mois saint de l’Alahamadibe coïncide avec d’autres événements culturels liés au Nouvel An malgache, mais il faut bien séparer le bon grain de l’ivraie », souligne Ankoay Matotra Andriantsoa, du Vondrona Mpandala ny Alahamadibe, lors d’une rencontre avec la presse hier à Anosy.
Cette fête traditionnelle est également l’occasion pour les défenseurs de la tradition malgache de formuler à l’Etat une demande d’instaurer un jour férié pour le Nouvel An malgache. Pour le Vondrona Mandala ny Alahamadibe, cette décision mérite réflexion.
« Fériés ou pas, nous arrêterons de travailler durant ces trois jours, afin de célébrer pleinement nos coutumes ancestrales. Faut-il rappeler que la fête musulmane Aïd el-Fitr (chômé, mais payé) correspond au Vonto Alahamady, le 2e jour du Nouvel An malgache. Dans ce contexte, demander un jour férié supplémentaire est-il favorable aux travailleurs et à l’économie malgache ? », conclut Olivier Rakotoarimanga, du comité d’organisation.
Joachin Michaël