Eviter la grève

Les transporteurs routiers sur la RN 2 me­nacent de faire la grève à partir de lundi. On peut les comprendre. Vu l’état des routes na­tionales, en particulier celle qui relie Toama­sina à Antananarivo, considérée à juste titre comme poumon de Mada­gascar, ils perdent beaucoup d’argent sur de nombreux points de vue.

Tout d’abord, la du­rée du trajet est devenue plus longue, or com­me on le dit : « Le temps c’est de l’argent ». En effet, les camions sont obligés de rouler au pas afin d’éviter tous les trous qui fourmillent. Ces dernières semaines, on a assisté à de nombreux accidents sur cette route nationale à cause de l’état de la route.

Par ailleurs, toute la mécanique est fortement sollicitée. En conséquence, l’entretien des véhicules de transport coûte de plus en plus cher. Or, les transporteurs ne peuvent pas unilatéralement augmenter leurs frais de transport.

Deux choix sont offerts : Soit les autorités entreprennent le plus rapidement possible la réfection des routes nationales qui sont vraiment délabrées, soit les transporteurs procèdent à une augmen­tation (qui sera sensible) des frais de transport avec l’accord des autorités.

Forcément, dans la seconde éventualité, il faut s’attendre à ce que le prix de tous les produits qui sont acheminés de Toamasina à Antanana­rivo, c’est-à-dire presque tout, enregistrent une nouvelle hausse. Or, actuellement, la population se lamente déjà du prix effectif des PPN. Qu’en sera-t-il si ces prix grimpent encore une fois ?

Il est difficile de croire que la réhabilitation des routes nationales pourra se faire dans un temps très limité compte tenu de la saison des pluies. C’était pendant la saison sèche qu’il aurait fallu entreprendre ces travaux. Là maintenant, il est presque trop tard.

D’autant plus que, les prochains jours, les services météorologiques an­noncent des pluies torrentielles quotidiennes qui ne permettront ja­mais d’effectuer des travaux de réhabilitation ou de réfection routières. Pire encore, il se pourrait que de nouveaux éboulements surviennent. Ce qui est bien fréquent sur cette route nationale, en cette période.

Alors, la circulation sur la RN 2 sera véritablement perturbée pour ne pas dire complètement bloquée. Il est difficile de prévoir les conséquences d’un tel blocage d’autant plus que le trans­port ferroviaire, dans son état actuel, ne peut en aucun cas pallier à la déficience du trans­port routier.

Dans ces conditions, qu’ils le veuillent ou non, les responsables de la réhabilitation des routes nationales doivent trouver une solution adaptée au contexte et cela, le plus vite possible. On pourra ainsi éviter une grève dont on ne sait pas quelles en seraient les conséquences.

Aimé Andrianina

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