Micros, petites et moyennes entreprises: l’accès au financement et à l’énergie reste un défi

L’accès au financement et à l’énergie demeure un obstacle majeur auquel font face les micros, petites et moyennes entreprises (MPME) à Madagascar. Le rapport de la Banque mondiale, publié au mois de février, indique que dans la Grande île, seules 8% des entreprises déclarent avoir accès à un prêt bancaire ou à une ligne de crédit.

Bien que les MPME con­tribuent fortement à l’économie du pays, peu d’entre elles accèdent au financement bancaire, ce qui constitue un frein à leur développement.
«Obtenir un prêt bancaire s’avère complexe pour nous, les petites entreprises, car les paperasses à fournir sont assez compliquées et les taux d’intérêt assez élevés, d’autant que la crédibilité bancaire est essentielle pour gagner la confiance des établissements financiers», a souligné Claudio, un hom­me qui tient un cybercafé à Andravoangy Ambony.
Outre cette difficulté d’accès au financement bancaire, les coupures d’électricité pèsent lourd dans les activités des MPME et freinent ainsi leur croissance. Un fait également soulevé dans le rapport de la Banque mondiale qui précise par ailleurs que plus de la moitié des entreprises (52%) subissent des coupures d’électricité, sans parler de l’état dé­gradé des routes qui complique leurs activités.
«Cette année, les délestages ne se sont pas intensifiés, contrairement à ceux de 2024 où nos revenus ont été fortement affectés par les coupures sans cesse», a affirmé Noro, responsable d’un salon de coiffure à Am­bondrona. «L’approvision­nement en eau pose aussi problème dans notre quartier», a-t-elle ajouté.
Dans la foulée, le rapport de la Banque mondiale souligne que les entreprises dirigées par des hommes et des étrangers affichent généralement une productivité plus élevée. Ce, contrairement aux entreprises locales et celles détenues par des femmes qui font face à des obstacles majeurs, notamment un accès restreint au financement, des difficultés à obtenir des certifications de qualité et un manque de personnel qualifié, freinant ainsi leur potentiel de développement.

Jean Riana

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