Insécurité alimentaire: l’inflation est un facteur déterminant

Le taux d’inflation élevé a limité l’accessibilité aux aliments, source d’insécurité alimentaire pour la population des zones les plus enclavées, selon l’Analyse de l’« Integrated phase classification (IPC) 2025 ». D’après cette analyse, à Ambovombe et Amboasary, la baisse de la disponibilité des aliments de base tels que le riz, le manioc et les légumineuses au mois de mai 2024 a engendré une inflation significative oscil­lant entre 25% et 50% par rapport à la même période de l’année précédente. Une augmentation inhabituelle des prix a également été observée dans les zones affectées par le cyclone Gamane.
La Banky foiben’i Mada­ga­sikara a indiqué que l’inflation est passée de 8,2% en 2022 à 9,9% en 2023, en raison de la hausse continue des prix de l’énergie et des denrées alimentaires. En mai 2024, elle a atteint 7,3% en glissement annuel.
Les chocs climatiques ne sont pas également à écarter dans les zones affectées par le phénomène El Niño, les cyclones ainsi que les inondations qui ont impacté le développement des cultures et par ricochet, la campagne agricole. La sécheresse a été plus forte à Tsihombe, Be­tioky, Ampanihy et Toliara II. Le cyclone a fortement impacté la région du Sava, dont Vohémar. Des inondations inhabituelles ont été observées au mois de mai 2024 à Farafangana, Vangaindrano et Taolagnaro.

Conférence régionale

Face à un tel contexte, la Commission de l’océan Indien (COI), en collaboration avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), organise ce jour jusqu’à vendredi au Carlton Anosy, une conférence sur la sécurité alimentaire et la nutrition. Soutenue par l’Union européenne (UE) et l’Agence française de développement (AFD) à travers le programme « COI Horizon 2030 », cette rencontre entre dans le cadre de la mise en œuvre du Programme-cadre régional de sécurité alimentaire et de nutrition (Presan). Elle va ainsi réunir les ministres en charge des secteurs relatifs aux systèmes agricoles et alimentaires des Etats membres de la COI, à savoir l’Union des Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles et La Réunion ainsi que des opérateurs du secteur privé, de potentiels investisseurs, des partenaires techniques et financiers, des institutions de recherche, sans oublier les organisations de la société civile.

Sera R.

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