Le football et les Barea, et si on en parlait? A peine le coup de sifflet final a retenti au Grand Stade d’Al Hoceima que déjà les passions se déchaînaient. Une défaite 3-0 face au Ghana, et voilà que les critiques pleuvent sur les Barea et leur nouveau sélectionneur, Corentin Martins. Pourtant, quelques jours auparavant, le groupe a battu la République centrafricaine par 4 buts à 1. Ce qui a valu un grand bravo au sélectionneur avant de descendre sur terre face au Ghana. Si la frustration est légitime, il est essentiel d’analyser la situation avec lucidité. Car derrière le score sévère, il y a des enseignements à tirer et pourquoi pas, un projet à bâtir.
Les férus du ballon rond, toujours avides de victoire, rêvent d’un Madagascar conquérant sur la scène africaine. Depuis l’épopée mémorable des Barea à la Can 2019, où l’équipe nationale avait émerveillé le continent en atteignant les quarts de finale, les attentes sont montées d’un cran. Le football, autrefois un simple loisir du dimanche pour beaucoup, est devenu une véritable passion nationale. Dès qu’un match se profile, l’excitation est à son comble. Mais avec l’enthousiasme vient aussi l’impatience, et chaque faux pas est vécu comme un drame national.
Pourtant, reconstruire une équipe compétitive ne se fait pas en un claquement de doigts. Corentin Martins vient à peine de prendre les rênes de la sélection, et le travail à accomplir est colossal. Ce match contre le Ghana était seulement son deuxième test à la tête des Barea, après une belle victoire face à la Centrafrique.
En tout cas, le potentiel est là, les intentions sont bonnes, mais il manque encore cette efficacité qui fait la différence à ce niveau de compétition. De plus, jouer loin de ses bases, à Mahamasina, sans le soutien du public local, reste un désavantage non négligeable. Un stade homologué à Madagascar permettrait non seulement d’avoir un douzième homme derrière l’équipe, mais aussi de créer une véritable dynamique autour du football national. Il faudrait voir aussi de ce côté.
Loin d’être un désaveu, cette défaite doit servir de leçon. Madagascar n’a pas à rougir de son parcours jusqu’ici dans ces éliminatoires. Avec 10 points au compteur, les Barea restent en lice pour une qualification historique au Mondial 2026, même si le chemin est encore long et semé d’embûches.
Cela étant, construire une équipe compétitive prend du temps, et chaque étape, même douloureuse, fait partie du processus. Les Barea ont encore beaucoup à offrir. Reste à leur donner le temps et les moyens de grandir. Parce que le football, au-delà des résultats immédiats, est avant tout une histoire de passion, d’apprentissage et de persévérance.
Rakoto
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