Can féminine de Futsal 2025: le staff malgache à l’épreuve de l’inexpérience

A l’approche de la première coupe d’Afrique des nations (Can) féminine de futsal, du 22 au 30 avril à Rabat (Maroc), Madagascar rêve d’un parcours audacieux dans le Groupe C, face au Sénégal et à la Tanzanie. Les Barea Ladies Futsal, portées par l’espoir d’atteindre les demi-finales, s’appuient sur un staff technique déterminé mais confronté à une réalité brutale, un manque criant d’expérience.

Sous la direction de Steve Princy Manitriniaina, l’encadrement malgache peut-il surmonter cet obstacle pour écrire une page d’histoire ? Nommé après le championnat national à Toamasina en mars 2025, ce dernier évolue dans un pays où le futsal émerge à peine. Ce sport, avec ses rotations rapides, son pressing intense et ses transitions éclair, demande une expertise tactique que Madagascar commence tout juste à explorer.
Depuis début avril, l’équipe s’entraîne sans relâche, peaufinant ses schémas tactiques et disputant des matchs tests pour roder ses joueuses. Mais le compte à rebours est impitoyable, à moins d’un mois du tournoi, le temps manque pour combler les lacunes.
Pourtant, ce staff ne part pas de zéro. L’équipe technique, ancrée dans le tissu sportif local, connaît parfaitement ses joueuses, un atout précieux. Le champion national, Disciples FC, fournit 5 éléments à la sélection, assurant une certaine fluidité dans le jeu. L’arrivée d’Andoniaina Rasamison, une joueuse expatriée, apporte une touche de diversité, même si elle reste isolée. Cette proximité et cette détermination insufflent une énergie palpable, essentielle pour une équipe en construction.
L’inexpérience pèse lourd

Face à des nations comme le Maroc, leader africain avec 907,63 points au classement Fifa, ou le Sénégal, 78e mondial, Madagascar découvre un monde inconnu. Le staff n’a jamais croisé d’adversaires de ce calibre ni disputé de compétitions internationales, ce qui bride sa capacité à anticiper les défis de la Can.
Puis, l’obstacle matériels n’aide pas. Sans gymnase dédié, certains entraînements se déroulent sur des terrains extérieurs, loin des parquets du futsal. La Fédération malgache de football, qui n’a acté sa participation qu’au dernier moment, a laissé peu de marge pour structurer l’encadrement. Les ligues régionales, freinées par des soucis financiers, n’ont pas pu offrir un cadre idéal pour préparer cette échéance.
Dans le Groupe C, ces lacunes dessinent un chemin semé d’embûches. Le Sénégal, favori incontesté, risque d’imposer un rythme écrasant lors du match d’ouverture le 22 avril. L’objectif sera clair : tenir bon en défense pour limiter l’écart et préserver ses chances au goal-average, pour une qualification comme meilleur deuxième. Tout se jouera contre la Tanzanie, le 24 avril. Ce face-à-face entre deux équipes sans classement Fifa est une opportunité en or.
En effet, pour Madagascar, les demi-finales restent un objectif atteignable. Une victoire contre la Tanzanie, couplée à une prestation solide face au Sénégal, pourrait suffire, surtout si les résultats des autres groupes, comme ceux du Cameroun ou de l’Egypte, laissent une ouverture pour le meilleur deuxième.

Naisa

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