Une peine maximale de 10 ans de prison ferme, à la hauteur du crime commis, sévère et exemplaire, à l’encontre du député de Soavinandriana, reconnu coupable de trafic d’espèces protégées de tortues terrestres. L’habit ne fait pas vraiment le moine. Et les apparences sont souvent trompeuses. Un représentant du peuple, adulé par ses électeurs, à peine investi avec tous les honneurs, se retrouve derrière les barreaux, lâché par ses pairs.
Qui aurait cru que derrière cette image d’un élu dont son élection ne souffre d’aucune contestation pour exercer un mandat représentatif au nom du peuple, se cache un tout autre visage d’un trafiquant sans éthique ni moral ? C’est choquant et inacceptable aux yeux de l’opinion publique, en particulier les protecteurs de la nature.
Que justice soit faite et nul n’est censé ignorer la loi, principalement les députés. L’immunité parlementaire n’a pas une valeur absolue, lorsque le délit est flagrant. C’est écrit noir sur blanc dans la Constitution. Dans ce cas, l’Assemblée nationale, encore moins le groupement auquel le député de Soavinandriana appartient, ne pouvait rien faire. D’ailleurs, leur autorisation de poursuite n’a pas été sollicitée, aboutissant à la levée de l’immunité. Ce n’est même pas la peine d’engager la procédure d’une mise en accusation devant la Haute cour de justice (HCJ), nécessitant encore l’approbation des députés. Le sort du député était déjà scellé, bien avant même son procès.
Autrement dit, la peine prononcée est un message clair de la part de la Justice, face à l’impunité. La tolérance zéro « élargie » à l’encontre des élus véreux, prend également tout son sens. Et félicitations aux forces de l’ordre pour leur intervention, qui ne se laissent pas intimider, en procédant à la fouille immédiate des deux véhicules du député, pour des raisons suspectes. Justice et châtiment.
J.R.