Vertige de la Cour: l’œuvre saisissante de Sylvain Subervie se découvre

Jeudi soir, dans sa galerie située à Antanetibe Ilafy, le sculpteur et designer français Sylvain Subervie a présenté sa toute nouvelle création « Vertige de la Cour », une installation qui invite à réfléchir sur la précarité de notre condition humaine et sur un monde moderne où tout peut basculer en un instant.

Lors de la soirée de vernissage, le voile noir recouvrant l’installation a été levé au son de la célèbre chanson « Imagine » de John Lennon, marquant le début d’une performance artistique saisissante. L’œuv­re en question, à la fois monumentale et intrigante, prend la forme d’une structure tentaculaire à sept bras, chacun se prolongeant jusqu’à un fauteuil de style Louis XVI. Sept jeunes femmes, tout de blanc vêtues, prenaient place sur les chaises intégrées à la structure, se balançant doucement au rythme de la sculpture, tandis que l’artiste lui-même restait assis en retrait, sur une chaise en fond de scène. A l’issue de cette performance, le public a été invité à vivre à son tour cette expérience interactive. Certains parlent de vertige et d’instabilité, d’autres y perçoivent une sensation de bercement.
L’histoire de cette œuvre remonte à 2020, lorsqu’un simple croquis griffonné dans un café prend forme sur papier. Mis de côté pendant presque cinq ans, le dessin est ressorti un matin de mai 2024, dans l’atelier de l’artiste à Antananarivo.
« Le vertige de la cour est une sorte de bascule dans ma carrière, puisque je me suis libéré de mes pensées, en réalisant quelque chose qui n’avait pas de sens, mais à qui j’allais finalement donner une vérité et une histoire », argumente l’artiste. Et de poursuivre que « Ce soir, je suis rempli de joie, parce que j’ai l’impression qu’elle est très acceptée, les gens l’aiment beaucoup. L’installation les interpelle et les surprend en même temps que ça. A mon humble avis, l’art c’est quelque chose qui doit surprendre, quelque chose qui doit vous étonner. Et là, je pense que l’objectif est atteint avec cette présentation ».
Il aura fallu près d’un an de travail acharné, entre doutes, contraintes techniques, calculs d’équilibre et de résistance, pour que l’œuvre voie le jour. Fabriquée entièrement à la main, des pièces de bois aux assises capitonnées en passant par les bras métalliques, elle est le fruit d’un véritable savoir-faire artisanal.

Joachin Michaël

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