Huile essentielle: la conquête du marché américain reste en suspens

« Le Groupement des exportateurs d’huiles essentielles et extraits de Madagascar (Gehem), avait pour ambition de conquérir le marché américain, en participant à un salon d’envergure cette année, mais l’annonce du Président des Etats-Unis, Donald Trump d’instaurer un droit de douane de 47 % sur les produits malgaches exportés vers les Etats-Unis, a tout chamboulé », a fait savoir Ny Tina Rabemanantsoa, Secrétaire Exécutif du Gehem.

D’après ce dernier, la demande des huiles essentielles est constamment en hausse sur le marché mondial. Ny Tina Rabemanantsoa a noté qu’actuellement le marché international des huiles essentielles se chiffre à 12 milliards de dollars et pourrait atteindre 21 milliards de dollars d’ici 2026.
«Pour le cas de Mada­gascar, la valeur des exportations a atteint 80 voire 90 millions de dollars en 2024», a indiqué le Secrétaire Exé­cutif tout en ajoutant que cela peut encore progresser de manière considérable si l’on arrive à exploiter davantage le marché américain. Il a fait savoir que le pic des exportations d’huiles essentielles a été atteint en 2020 avec 100 millions de dollars de recette, en raison de la situation exceptionnelle due à la pandémie de Covid-19.
«Le marché américain ne représente que 2 % des ex­portations de la Grande Ile et mérite d’être accru, mais cela risque d’être difficile avec ce tarif douanier. Néan­moins, avec le sursis de trois mois, les négociations entamées peuvent mener à un accord raisonnable, ce qui fait que nous sommes encore en phase d’incertitude con­cernant la conquête de ce marché» a-t-il affirmé. Par ailleurs, le Conseil d’administration entend encore se concerter en vue d’une réorganisation surtout que le marché américain est loin d’être négligeable.
Pour le moment, les huiles essentielles de Madagascar sont exportées vers le marché Asiatique, dont l’Inde et l’Indonésie représentant 85% des exportations ainsi que l’Europe avec 11,43%. Les variétés les plus demandées sont les huiles essentielles à base de Girofle, vanille et Ylang-ylang.
Le Gehem, fondé en 2019, compte à l’heure actuelle 70 membres à son actif. Il entend se refaire une image dans le domaine environnemental. «Ceux qui œuvrent dans le secteur huile essentielle, ont cette mauvaise réputation de destructeur environnemental par l’utilisation massive de bois de chauffe, c’est pourquoi on s’est tourné vers l’utilisation des résidus de girofles pour éviter de couper davantage d’ar­bres», a conclu le Secrétaire exécutif du Gehem.

Jean Riana

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