Opération Bokiko :«La langue malagasy est en manque de vocabulaires»

Cette année, l’écrivain et poète Riambola Mitia a ouvert la série d’ateliers de l’association Opération Bokiko qui se tient chaque deuxième samedi d’un mois à l’Ivon-toeran’ny kolontsaina malagasy (IKM) à Antsahavola. Pour ce samedi 14 janvier donc, le thème choisi a été axé sur « La recherche et l’utilisation des vocabulaires malagasy ». « Nous devons réveiller la langue malagasy, et surtout demander aux auteurs des textes innovants qui sortent de l’ordinaire », a annoncé l’intervenant.

Si auparavant, l’association Opération Bokiko a toujours effectué des ateliers d’écritures pour ceux qui ont des projets littéraires en langue française, elle s’intéresse davantage aux malgachophones à partir de cette année. En effet, l’un des objectifs de l’association est de promouvoir la littérature contemporaine malagasy en soutenant les jeunes auteurs, qu’ils soient francophones ou malgachophones.

Pour ce premier atelier, Riambola Mitia a surtout souligné l’importance de bien choisir les vocabulaires et mots utilisés dans les textes. «Au fait, nous sommes en manque de nouveaux mots. Sur ce, j’invite les auteurs à redonner vie aux anciens mots ou encore à créer des nouveaux vocabulaires pour enrichir davantage notre langue», a-t-il ajouté. La littérature évolue avec le temps, les mots devraient suivre aussi cette vague. «Le plus important est d’avoir suffisamment de choix pour bien exprimer nos pensées», a-t-il martelé. Par ailleurs, la langue malagasy est déjà très riche en métaphores, ce qui rend les textes encore plus captivants.

Oser des projets littéraires innovants
Durant son intervention, Riambola Mitia a surtout incité les jeunes auteurs actuels à écrire des textes sortant de l’ordinaire. Les malgachophones sont très forts en poésie, mais peu d’entre eux se lancent dans l’écriture d’un roman, nouvel ou essai. «La plupart des auteurs écrivent toujours des histoires inspirées de la vie quotidienne et souvent, cela reflète toujours les côtés malheureux et chaotiques. Cependant, je les invite à sortir de cette zone de confort en se focalisant sur des textes plus innovants, plus fictifs, plus joyeux pour notre prochaine génération. Avec les mots malagasy qui renferment déjà beaucoup d’images, le roman devrait être exceptionnel», a-t-il conclu.

Par rapport aux autres ateliers par ailleurs, celui de samedi 14 janvier était moins théorique. Riambola Mitia a surtout emmené les participants à des échanges et partages, vu qu’ils étaient composés surtout d’auteurs qui ont déjà des expériences dans le milieu.

Holy Danielle

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