Liberté de la presse: Madagascar chute de 13 places

Selon le dernier classement de Reporters sans frontières (RSF) publié hier, Madagascar a chuté de treize places, se retrouvant désormais au 113e rang sur 180 pays, en matière de liberté de la presse. Une régression due aux contextes politique et économique plus ou moins difficiles du pays.

Crédité de 54,07 points, Madagascar a occupé la 100e place sur 180 pays en 2024. Mais cette année, le pays a rétrogradé à la 113e place avec 50,4 points juste après Israël (112e).
« Malgré sa longue tradition médiatique datant de plus d’un siècle et demi, Madagas­car a un paysage médiatique fortement polarisé, politisé, et considérablement affecté par la corruption », a indiqué RSF dans son rapport. Il rapporte ainsi la « main­mise » des politiciens sur les médias, qu’ils soient pro ou opposant au régime.
« Il est fréquent que des ministres, des parlementaires ou des hommes d’affaires proches du milieu politique con­trôlent directement ou indirectement des médias », a déclaré Reporter sans frontières.
Sur le plan économique, l’organisme soulève la précarité de la presse qui a des conséquences graves sur l’indépendance et la qualité de l’information. D’autres
difficultés sont également soulevées, notamment celles relatives au traitement des sujets autour de la corruption, particulièrement dans les secteurs environnementaux et les ressources naturelles.
A noter que la Norvège conserve une fois de plus sa première place, suivie de l’Estonie et des Pays Bas si les dernières places reviennent à la Chine, la Corée du Nord et l’Erythrée, se retrouvant en bas de la liste.

Célébration à Morondava

Parallèlement, Madagascar célèbre la Journée mondiale de la liberté de la presse, à Morondava, depuis le 1er mai. La lutte contre la désinformation et les fausses nouvelles a été au centre des discussions des panélistes, dont l’Ordre des journalistes (OJM) et le mi­nistère de la Communi­ca­tion et de la culture (MCC).
En effet, face au développement de la technologie, notamment le poids des réseaux sociaux dans l’opinion publique, nom­breux se proclament journalistes sans pour autant respecter les règles fondamentales. Des centaines de journalistes de toute l’île ont participé à un atelier de partage d’expériences, afin de renforcer les compétences professionnelles.
Dans la même foulée, les journalistes se donneront également rendez-vous le 10 mai pour une rencontre sportive, dans le cadre de la journée Inter­média.

T.N

Partager sur: