Portrait: Mandamina ou la passion du nettoyage

En 2023, Norosoa Andriamahefa décide de créer sa propre entreprise de nettoyage. Née du chaos, cette initiative devient rapidement une réponse concrète pour aider les autres à remettre de l’ordre dans leur quotidien. Ainsi débute l’aventure Mandamina. La fondatrice raconte son parcours.

À la fin de l’année 2023, Norosoa Andriamahefa célèbre les fêtes entourée de sa grande famille. La maison se remplit d’invités, les grillades s’installent, les boissons circulent, la fête bat son plein. Mais dès le lendemain matin, c’est un tout autre décor : vaisselle empilée, sol collant, salon en désordre. L’hôte du jour n’a d’autre choix que de se retrousser les manches. Accompagnée de quelques amis et de ses enfants, elle s’attaque au nettoyage. C’est à ce moment-là qu’une idée germe : si elle se retrouve dans une telle situation après une fête, d’autres familles aussi. Pourquoi ne pas en faire un service ?

C’est ainsi qu’est née Mandamina, une entreprise de nettoyage fondée par Norosoa. Familiale dans l’âme, elle démarre avec les moyens du bord : son expérience, ses produits ménagers, et sa volonté de bien faire. Elle commence à proposer ses services via les réseaux sociaux. Très vite, les premiers appels arrivent. Mère de deux enfants et habituée à recevoir, Norosoa sait déjà comment s’organiser. “Il ne fallait pas grand-chose pour commencer : quelques produits de nettoyage, du matériel de base comme un balai, un chiffon, et tout ça dans le coffre de la voiture”, raconte Norosoa. “Pour la première mission, j’ai appelé une amie pour m’accompagner. Je me souviens très bien : c’était une grande villa à préparer pour une réception. On n’était que trois, et on a travaillé d’arrache-pied. À la fin de la journée, épuisées mais fières, on s’est regardées et on s’est dit : oui, on tient quelque chose, on est capables de le faire. Petit à petit, on a continué, on a grandi, étape par étape.”

Mais ce qui distingue vraiment Mandamina, c’est la philosophie qui l’anime. Pour Norosoa, le nettoyage ne se limite pas à une corvée : il faut une véritable passion pour l’ordre et le rangement. “Si on n’aime pas ça, ce n’est pas la peine. On se lasse très vite”, confie-t-elle. Malgré la fatigue, elle trouve du plaisir à redonner vie à un lieu, à lui rendre éclat et dignité. Au fil du temps, elle développe un vrai intérêt pour l’organisation intérieure. Elle se met à explorer des astuces de rangement sur internet et commence à en partager avec ses clients. Elle les aide à structurer leurs placards, leur buanderie, leur cuisine… L’objectif, selon elle, n’est pas seulement de faire le ménage, mais de créer une harmonie visuelle, un espace agréable à vivre. Chez Mandamina, nettoyer, c’est aussi embellir.
Ce qui distingue Mandamina, ce n’est pas seulement la propreté impeccable. C’est l’attention portée aux clients, l’écoute silencieuse des lieux, la délicatesse dans les gestes. “On ne fait pas que nettoyer. On observe. On comprend ce que la maison a vécu. Une fête d’anniversaire, un retour de deuil, une rupture… Chaque intervention a une histoire”, confie Norosoa. Ils ne sont que cinq, mais chacun compte double. Il y a Tsiory, l’experte en produits écologiques ; Narindra, qui connaît toutes les astuces pour désincruster sans abîmer ; et Hanta, qui a une mémoire photographique pour replacer chaque objet exactement là où il était. “Ce sont mes bras, mes yeux, ma confiance,” confie-t-elle.

Après la fête, la magie continue

Une spécialité de Mandamina ? Le nettoyage après fêtes. Mariages, anniversaires, garden-parties… Quand tout le monde dort ou a disparu, l’équipe arrive, gantée, silencieuse, et transforme les restes de la fête en souvenirs apaisés. Une cliente raconte : “Je suis partie me coucher après mon mariage, les pieds en compote. Le lendemain, je me suis réveillée dans une maison impeccable, avec même un petit mot et une rose laissée dans la cuisine.” Mandamina propose une gamme variée de services : nettoyage avant ou après une réception, après un déménagement, un anniversaire ou tout autre événement. Les tarifs varient entre 70.000 et 200.000 ariary par intervention, selon la surface à traiter et l’ampleur du travail à effectuer.

Aujourd’hui, Mandamina commence à se faire un nom dans la capitale. Le bouche-à-oreille fonctionne bien. Mais Norosoa garde les pieds sur terre : “On ne cherche pas à devenir une grande société. On veut juste que chaque client sente qu’il peut respirer à nouveau chez lui.” Elle rêve tout de même d’un jour former d’autres équipes, surtout de jeunes sans emploi, pour transmettre son savoir-faire et sa rigueur. “Je dirais aux jeunes de ne pas avoir peur de commencer petit, et de penser grand. N’attendez pas d’avoir tout parfaitement en place pour vous lancer. Testez votre idée sur le terrain, avec les moyens que vous avez à disposition. L’expérience viendra en avançant, et les erreurs seront vos meilleures leçons. Entourez-vous également de personnes bienveillantes et restez à l’écoute de vos premiers clients : ce sont eux qui vous guideront vers ce qu’il faut améliorer”, confie Norosoa.

Nambinina Jaozara

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