Une réforme ambitieuse. Pour plus de transparence dans la gestion des finances publiques, Madagascar digitalise le versement des recettes non fiscales via les plateformes de mobile money. Le Système d’Information de la Gestion des Recettes Non Fiscales (SIGRNF) a été officiellement lancé hier, au Novotel à Alarobia Antananarivo.
Comme l’a indiqué la ministre de l’Économie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, cette initiative s’inscrit dans le Plan stratégique de modernisation de la gestion des finances publiques. C’est le fruit d’une collaboration entre le Trésor public malgache, les établissements de monnaie électronique (MVola, Orange Money, Airtel Money) et les partenaires techniques et financiers du pays.
Selon le grand argentier, «Le SIGRNF assure une meilleure mobilisation des ressources publiques, garantit une meilleure sécurité des paiements, offre une accessibilité accrue des services et renforce la transparence, grâce au suivi en temps réel».
Les usagers peuvent désormais effectuer leurs versements 24h/24 et 7j/7, sans se déplacer et ni utiliser d’argent liquide. Et le Directeur général du Trésor, Andry Nirina Rajaofetra de préciser que «les frais de transfert varient selon les opérateurs, mais l’Etat appliquera des frais nuls pour ses propres transferts».
Couverture multisectorielle
Le système couvre l’ensemble des recettes non fiscales collectées par l’Etat, les ministères, les collectivités et les établissements publics, relatives aux droits de marché, de prêche, d’enregistrement d’actes d’état civil, sur les produits hospitaliers, d’inscriptions universitaires, pour les services passeports, aux certificats d’immatriculation des véhicules (cartes grises), sur les produits miniers.
Et la ministre Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison affiche son optimisme. «A l’issue du premier test mené auprès de 150 entités, 59 milliards d’ariary ont déjà été collectés au premier trimestre 2025». Le déploiement du SIGRNF débutera dans des sites pilotes à Toamasina, Ambohidratrimo et Toliara, avant de s’étendre au niveau national.
Selon toujours Andry Nirina Rajaofetra, le SIGRNF entend remédier à la faible mobilisation des recettes non fiscales (1,6% du PIB), à la lenteur des procédures, à la perte d’autonomie financière des collectivités et au manque de traçabilité. Au-delà de la performance administrative, ce projet renforce l’autonomie des collectivités locales, améliore les infrastructures et favorise une gouvernance plus inclusive.
Arh.