Centre d’infectiologie CICM: mise en garde contre les pandémies silencieuses

Lors d’un atelier de restitution des surveillances de la Résistance aux antimicrobiens (RAM) sur des prélèvements effectués entre 2022-2023 au Carlton hier, le Centre d’infectiologie Charles Mérieux (CICM) a lancé hier une mise en garde contre les pandémies silencieuses, car non seulement elles rendent difficile le traitement des infections, mais peuvent également être mortelles.

«Nous devons renforcer la surveillance et la lutte contre la RAM dans les secteurs humains, animaux et environnementaux à Madagascar, car ces pandémies existent bel et bien au pays », a indiqué le directeur du CICM, le professeur Luc Hervé Samson. Il a cité à cette occasion les premiers ministères concernés dans cette lutte, à savoir le ministère de la Santé publique, le ministère de l’Eau, le ministère de l’Elevage ainsi que le ministère de l’Environne­ment. « Il faut également sensibiliser le public à l’utilisation à bon escient des antibiotiques, car l’effet contraire est la principale source de la prolifération de la RAM », a-t-il aussi fait savoir. Il a aussi souligné l’importance de la mise en œuvre à grande échelle des 5 piliers du Plan d’action national de la lutte contre la RAM.

Quelques statistiques de la restitution
Parmi les résultats de la restitution, par exemple dans le secteur humain, sur les 950 prélèvements effectués auprès des femmes en­ceintes issues d’une dizaine de sites d’études, 29% sont porteuses d’entérobactéries productrices de bêtalactamases (BLSE) et 2% d’entérobactéries productrices de carbapénémases (EPC). Deux entérobactéries classées comme critiques par l’OMS.
Pour le secteur animal, sur 723 prélèvements effectués sur des poulets dans trois sites différents, 72% sont porteuses d’entérobactéries productrices de bêtalactamases (BLSE) contre 2 cas d’EPC.
Côté environnemental, sur 29 prélèvements effectués par site, on a trouvé 4,6 log CFU/100ml sur 10 de BLSE à Toamasina contre 3,9 log CFU/100ml à Antanana­rivo. Sans oublier la détection partielle d’EPC de 0,93 au niveau des abattoirs d’Anta­nanarivo contre 0,39 dans les eaux usées à Toamasina.

Sera R.

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