Le Deutsche gesellschaft für internationale Zusammenarbeit (GIZ) lance actuellement le Programme d’appui au développement durable et intégré des communautés et des écosystèmes (Paddi) dans les régions Boeny et Diana. Le programme mise sur l’éducation environnementale à la base afin de valoriser les services écosystémiques (Seco). Interview du responsable communication du programme, Gilberte Sonia Ravakaniaina.
. Les Nouvelles : Parlez-nous du programme « Paddi »
* Gilberte Sonia Ravakaniaina : Le programme Paddi n’est que la suite du Programme de protection et exploitation durable des ressources naturelles (Page) 2 à Madagascar, mise en œuvre par GIZ. Il vise à prendre en compte la valeur des services écosystémiques, la gouvernance environnementale décentralisée afin de renforcer l’inclusivité et l’équité des décisions prises en matière de protection de l’environnement et de développement durable ainsi que l’aménagement des paysages productifs en vue de valoriser les Seco ainsi que de répondre aux besoins à court et long termes des communautés et des écosystèmes. Cet objectif est difficile à atteindre sans une large sensibilisation et éducation environnementale des personnes cibles. «Paddi» intervient dans quatre aires protégées du Boeny et de la Diana.
. Concrètement comment cela se réalise-t-il ?
* Pour rappel, Page 2 contribuait surtout à l’intégration de l’éducation environnementale dans le programme scolaire, tout en dotant les enseignants de matériels didactiques comme le Kit «Mad’ere». Cela en collaboration avec le ministère de l’Education nationale (Men). GIZ Madagascar continue donc d’apporter son appui à l’éducation environnementale au pays. Avec le programme Paddi, la mise en œuvre de cette initiative se concentre actuellement sur les communautés locales de base des régions et districts afin qu’elles puissent valoriser les écosystèmes qui les entourent, comme les bassins versants, et les protéger.
. Quels sont les résultats escomptés ?
* Plus de 2.500 producteurs, dont 30% sont des femmes, en mesure d’augmenter leurs revenus grâce à l’application des pratiques d’exploitation durables des paysages en périphérie des Aires protégées (AP). Huit communes partenaires du projet consacrent 5% de leur budget à des activités d’amélioration des services écosystémiques en tenant compte des besoins spécifiques des femmes et des jeunes.
Nous visons aussi la réduction de 5.000 ha, au moins, des superficies brûlées en périphérie des AP et en contrepartie, l’augmentation de 15.000 ha des surfaces consacrées aux pratiques agro-pastorales durables en périphérie des AP. Augmenter de 25.000 ha les pratiques forestières durables dans la périphérie des AP figure également dans l’objectif de «Paddi».
. Quels sont les impacts du programme sur la population cible ?
* Le programme n’est encore qu’à ses débuts, mais l’on constate déjà l’enthousiasme des communautés concernant la protection des écosystèmes qui les entourent. En tout cas, les résultats et les expériences de la mise en œuvre du Page 2 sont bénéfiques et rentables. Ce qui nous rend confiant dans la réalisation de «Paddi», car nous misons à la fois sur les bonnes pratiques et les leçons suite à la mise en œuvre de ce projet. D’ailleurs, nous avons défini des critères de sélection pour le choix des communes cibles. Nous sommes en train de finaliser la collaboration avec des partenaires afin de mettre en œuvre le programme «Paddi» dans d’autres régions.
Propos recueillis par Sera R.