Retour de Base Toliara: les communes de Toliara II lancent un appel de détresse

Une soif de développement. Les populations dans les communes de Tsianisiha, Ankilimalinike, Belalanda et Maromiandra, dans le district de Toliara II, interpellent l’Etat à rouvrir le projet d’exploitation de sables minéralisés Base Toliara. Notables, élus et simples citoyens mettent tous leurs espoirs sur ce projet.

Le projet Base Toliara touche principalement les communes de Tsi­anisiha, Ankilimalinike, Be­lalanda et Maromiandra, dans le district de Toliara II.
L’ implantation de Base Toliara, il y a quelques an­nées, était salvatrice pour ces communes comme en témoigne Tovo Lahiniriko, président du Dinabe dans la commune rurale de Tsia­nisiha.
« Nous avons connu une amélioration de nos conditions de vie. Le niveau d’insécurité a nettement diminué puisqu’il y avait du travail. Nous avons pu bénéficier de plusieurs projets sociaux, dont des systèmes d’adduction d’eau potable qui profitaient à plusieurs milliers d’habitants », raconte-t-il.
Mais depuis la suspension des activités de Base Toliara en décembre 2019, la situation s’est dégradée. Les projets sociaux ont également été mis à l’arrêt, au grand regret de leurs bénéficiaires. L’insécurité augmente à cause du chômage, les rendements agricoles diminuent à cause du problème d’eau, comme l’expose le maire Jummerman dit Dada. « La population locale n’a pas les moyens pour mener une vie décente », soulève-t-il.
Kozatsy, ex-maire de Tsianisiha met tous ses espoirs sur ce projet. «Pour le moment, c’est la seule grande compagnie dans l’Atsimo Andrefana qui est en mesure de donner des emplois à nos jeunes. Nous avons demandé à Base To­liara de les former pour constituer un bassin d’emplois locaux. 24 jeunes de l’Atsimo Andrefana ont été formés au Kenya. Plusieurs centaines d’autres jeunes avaient également été formés localement. Nous nous estimons avantagés. Nous voulons que Base Toliara rouvre pour qu’ils mettent en pratique leurs acquis », lance-t-il.

Ankilimalinike et Maromiandra soutiennent la cause

Aussi, le fokontany de Ranobe, à 8 km à l’Est d’Ankilimalinike, où sera implantée la mine de Base Toliara s’estime chanceux d’avoir cette exploitation minière depuis les années 2000. Ramanoel, habitant de Ranobe regrette que ce projet ait été suspendu. Pour lui, il ne peut y avoir de développement sans entreprise. « Nous avons bénéficié de plusieurs projets sociaux depuis son implantation. Cette compagnie nous a mis sur la voie du développement », indique.
Ce serait d’une grande aide pour la population qui vit actuellement dans des conditions précaires, comme l’expose Etokoane, le chef du fokontany de Ranobe. L’ine­xistence d’emploi sur place contraint des jeunes de Toliara II à chercher du travail dans d’autres régions alors que les rémunérations de ce travail ne sont ni justes ni décentes. C’est un problème auquel Base Toliara aurait pu remédier localement si ses activités n’avaient pas été suspendues. Etokoane réitère lui aussi l’appel sur la réouverture de cette compagnie minière. David, l’ex-chef de fokontany regrette en tout cas que des gens qui ne sont pas issus des communes touchées par cette exploitation minière essaient de bloquer ce projet pour priver la population locale de ses retombées positives.
L’appel de détresse s’intensifie également dans la commune de Maromiandra. « Nous nous occupions auparavant d’une pépinière qui nous avait permis de produire des jeunes plants. Ceux que nous avions produits étaient censés servir à la restauration forestière de ce projet d’exploitation minière et ont constitué une source de revenus pour nous. Nous implorons l’Etat de rouvrir Base pour pouvoir reprendre cette activité », lance -Perline, présidente de l’association des femmes de Maromiandra.

Arh.

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